Cette initiative se veut également, d'après le directeur du CSP, Malek Boukhiar, «une incitation à prendre conscience de la richesse intarissable que représente le répertoire patrimonial de notre pays». Après un trimestre plein d'animations, la direction du centre sportif de proximité (CSP) de Barbacha a organisé, le 23 décembre, une sortie au pittoresque territoire de Beni Ksila, au profit de ses encadreurs et adhérents. La fraîcheur était encore sur la crête d'Aguemmoune quand les adhérents sont arrivés. Il fallait en profiter car, pour eux, «une occasion pareille ne se présente pas souvent». 8h15. Dda Mestapha, le chevronné chauffeur de bus, arrive à l'heure prévue. Un seul itinéraire la RN75, une seule destination, le fameux village traditionnel de Djebla. En dépassant les oliveraies de Bouzoulam dans le territoire d'El Kseur, les hauteurs d'Adekar ont vite invité les regards à contempler, à l'horizon, les collines de Beni Ksila. Pour gagner Djebla, il faut pénétrer dans une verdure à couper le souffle. Un interminable chemin serpentant passe respectivement par les villages de Tizi Bouni, Ikhettaben et Ighzer Abbas. 10h15. Le bus arrive au centre de Laâzib et le groupe de visiteurs s'impatiente de voir ce fameux village réputé pour son architecture de jadis. Les rayons du soleil printanier les guident, ils se reflètent sur les tuiles des maisons d'un village qui ne pourrait être que Djebla. «C'est en haut. Regardez !», s'est élevée la voix de Kouseyla, un jeune écolier passionné de la sculpture. On y est à 10h30. La crête sur laquelle Djebla est érigée permet une vue panoramique sur les villages Imerghiwene, Laâzib et Tabouda au sud, et Aït Mendil, Beni Ksila et la grande bleue au nord. Sans doute, l'endroit a été stratégiquement choisi par les premiers habitants de Djebla. Les maisons se soutiennent sous de longs tapis de tuiles, faisant signe de résistance face aux aléas du temps. Chaque pierre minutieusement taillée est porteuse d'une empreinte du bon vieux temps. Croyant que le village est totalement déserté, la troupe du directeur du CSP, cheikh Malek, comme l'appellent les adhérents, a fini par croiser deux vieilles femmes assises au seuil de l'une des maisons. «J'ai préféré rester attacher à ma Djebla qui m'est toujours chère», affirme l'une d'entre elles, tandis que l'autre s'est contentée de dire que le village «était un lieu de pèlerinage pour toutes les régions d'Aït Oumalek». Les jeunes adhérents ont eu droit, au milieu d'un foyer restauré, à des explications par Abdennour Azzi, membre de l'association Taddarth n Djebla. «Nous avons élaboré un programme ambitieux pour restaurer toutes les maisons qui menacent ruine. Jusqu'à maintenant, nous avons pu réparer 21 maisons. Préserver l'authenticité et les particularités des maisons de Djebla est notre objectif», précise-t-il. Au niveau de la cour de Tajmaât, les hôtes de Djebla se sont assis autour d'un repas traditionnel, partageant galettes, figues sèches et huile d'olive. Le bus quitte Djebla à destination du camp de jeunes de Beni Ksila. La visite a coïncidé avec le troisième jour du Festival national des écoles des échecs qui s'y déroulait. Le groupe a été convié par la direction du camp à visiter le port de pêche où il a vécu des moments mémorables en compagnie du chalutier Ben Cheikh, naviguant sur l'une des plus belles côtes de la Méditerranée. Cette initiative se veut également, d'après le directeur du CSP, Malek Boukhiar, «une incitation à prendre conscience de la richesse intarissable que représente le répertoire patrimonial de notre pays».