L'accès à l'hôtel El Aurassi était sous haute surveillance, hier, à l'ouverture du 12e congrès de l'UGTA. Un dispositif de sécurité impressionnant y a été déployé. Ils étaient tous là. Toutes les personnalités invitées à assister à l'ouverture du 12e congrès de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont répondu «présent». Abdelmalek Sellal, chef de l'Exécutif, et des membres du gouvernement étaient hier au premier rang à l'hôtel El Aurassi, où se déroulent les assises de cette organisation syndicale qui s'étaleront sur trois jours. Ont assisté également des leaders des partis politiques FLN et PT, le président de l'APN, le patron du FCE, des représentants de syndicats autonomes, d'organisations syndicales et ouvrières étrangères (OUSA) et (BIT) et de celles de pays africains et européens. Toutes les dispositions ont été prises pour palier à une éventuelle perturbation de ce rendez-vous. L'accès à l'hôtel El Aurassi était sous haute surveillance. Un dispositif de sécurité impressionnant a été déployé sur les lieux. Près de 800 délégués, représentant les structures de l'UGTA à travers l'ensemble du territoire national, ont pris part à ces assises dénuées d'un enjeu majeur, puisque le secrétaire général, Sidi Saïd, était le seul candidat à sa propre succession. En effet, à l'ouverture des travaux, Hmarnia Tayeb, le modérateur de la séance, annonçait la couleur en expliquant que les membres de la commission exécutive nationale (CEN) ont été élus par les congrès régionaux tenus la semaine dernière. Ces congrès ont également plébiscité Sidi Saïd pour un autre mandat à la tête de la centrale syndicale. Des motion de soutien, l'une plébiscitant le secrétaire général sortant pour un mandat de cinq ans, l'autre en faveur du président de la République pour ses efforts consentis vis-à-vis de la classe ouvrière, ont été alors lues à l'assistance par M. Hmarnia et par un syndicaliste. En prenant la parole, Sidi Saïd a beaucoup parlé de Bouteflika et peu des travailleurs. Indjazet Bouteflika au menu Il a déclaré que ce congrès est celui de l'organisation de la République algérienne, avant d'exprimer, au nom de la centrale, sa reconnaissance au président de la République pour les «décisions historiques» qu'il a prises au profit des travailleurs algériens et de l'économie nationale. «Je suis fier d'appartenir et de servir, en tant qu'organisation nationale syndicale, la République algérienne et Bouteflika mérite d'être porté sur nos épaules», a-t-il lancé, tout en rappelant que sa devise est de rassembler pour construire. Evoquant les acquis sociaux et autres mesures prises par le président Bouteflika depuis 1999, Sidi Saïd a cité la charte pour la paix et la réconciliation nationale, l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail et le payement anticipé des dettes extérieures. Sidi Saïd croit dur comme fer que c'est grâce à Bouteflika que l'Algérie a conforté sa souveraineté en ayant effacé sa dette et qu'aujourd'hui nous arrivons à faire face à la chute des prix du pétrole et à nous éloigner des incertitudes et des angoisses du lendemain. A ce moment-là, Sidi Saïd a fait une pause pour permettre à l'assistance de suivre un reportage sur les «Indjazat de Bouteflika». En reprenant la parole, le secrétaire général de l'UGTA est revenu sur les revendications socioprofessionnelles des travailleurs, il a plaidé pour «le dialogue social, la concertation et la confiance mutuelle». Sidi Saïd contre les grèves… Il n'a pas caché, à ce sujet, son opposition à la grève et illustre ses propos en renvoyant l'assistance aux multiples mouvements de contestation menés par les syndicats autonomes. «Nous avons assisté à des grèves qui ont duré plusieurs jours, et dans certains cas un mois, sans aucun résultat concret», a-t-il dit. Sidi Saïd a déclaré : «L'UGTA a un doctorat relatif aux grèves, mais le diplôme qui nous conduit au péril, nous n'en avons pas besoin !» Le leader de l'UGTA n'a pas, non plus, nié son rapprochement avec le gouvernement et le patronat : «Plus je suis proche du gouvernement et du patronat, plus j'arrache des acquis pour les travailleurs. La confrontation avec le gouvernement n'apporte rien.» Invité à se prononcer sur les frondeurs qui contestent la légitimité du congrès, Sidi Saïd a répliqué : «Le congrès en est la réponse.» Par ailleurs, le chef de l'Etat a adressé un message aux congressistes, lu par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République. Bouteflika a rendu hommage à la centrale syndicale, l'appelant à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre du programme quinquennal.