Après l'attentat qui a visé Charlie Hebdo, les regards vont de nouveau être braqués sur la communauté musulmane de France et la majorité des pays d'Occident, comme ce fut le cas juste après les attentas du 11 Septembre à New York. Il ne faut pas confondre islam et islamophobie.» Cette phrase, lancée par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lorsqu'il a condamné l'attentat qui a visé Charlie Hebdo, résonne désormais dans le foyer de tous les musulmans de France et d'Occident. Comme lors des attaques du World Trade Center, en septembre 2001, les regards vont de nouveau être braqués sur la communauté musulmane de France et de la majorité des pays d'Occident. Et dans cette ambiance, où le crime est commis au nom de l'islam, l'écrasante majorité des citoyens d'obédience musulmane, qui habitent en France, s'attendent à des représailles et à des actes de racisme. Plus que lors de la publication, en 2005, des caricatures danoises portant sur le Prophète Mohamed (QSSSL), l'attentat de Paris de ce 7 janvier va certainement laisser des traces. Surtout qu'il intervient suite à des débats passionnés sur l'islam et les musulmans de France et d'Europe. Ces débats, qui sont déclenchés par des polémistes, à l'image d'Eric Zemmour, ou l'écrivain Michel Houellebecq, tournent souvent à la stigmatisation. Et les promoteurs de ces idées, qui défendent notamment une Europe expurgée des musulmans, nourrissent autant un sentiment de haine auprès des Européens qu'un esprit de revanche chez certains musulmans qui versent dans l'extrémisme et, parfois, dans le terrorisme. Cette islamophobie a pris une telle ampleur que des citoyens sont sortis dans les rues, en Allemagne, pour demander de «chasser les musulmans» de l'Europe. Un geste qui a été largement condamné par la classe politique et d'autres Allemands qui se réclament d'un pays ouvert et tolérant. Mais plus que des débats télévisés et des publications, ce sentiment antimusulman est largement véhiculé par les partis d'extrême droite européenne, qui s'attaquent, souvent, aux politiques d'émigration que prônent les pays membres de l'Union européenne de manière générale. Dans d'autres pays, comme c'était le cas en Suisse, la controverse est poussée jusqu'à l'organisation d'un référendum sur la construction de minarets dans certaines villes helvétiques. Les populations consultées ont majoritairement rejeté cette hypothèse et rejettent, donc, la construction de ces édifices qui distinguent les bâtiments religieux musulmans. Le sentiment antimusulman risque de devenir encore plus fort suite à des commentaires, publiés sur les réseaux sociaux, qui soutiennent l'attentat contre Charlie Hebdo.