Le centre commercial de la cité DNC 500 logements de la ville de Guelma, destiné à résorber le chômage et abriter plusieurs activités professionnelles du chef-lieu, est déserté par les bénéficiaires des locaux. Vue de l'extérieur, l'imposante bâtisse, construite sur trois étages, composée de 90 locaux professionnels, cache bien le chaos qui s'y trame. Hier, sur les lieux, une poignée de bénéficiaires, dont un coiffeur, un chauffagiste, un bijoutier, un électricien et une couturière, nous ont fait découvrir les affres du vandalisme, de l'incivilité des riverains et surtout des locaux devenus des gites pour la prostitution, la consommation d'alcool et le trafic de drogue. «Deux bijouteries et une salle de jeux ont été cambriolées la semaine dernière», nous déclarent une victime et ses voisins de palier. Et d'ajouter : «nous ne sommes plus qu'une quinzaine à continuer à exercer dans les lieux. Les autres sont tous partis. Ils ont peur. Ce centre commercial, réalisé dans le cadre du programme du président de la République, est devenu un coupe-gorge et rares sont ceux qui s'y attardent au delà de 18 heures». Qui aurait cru un jour que cet édifice, qui a coûté des millions de dinars aux contribuables, deviendrait un cloaque? Faudrait-il le rappeler qu'en juin 2012, et après un tirage au sort, les 90 bénéficiaires des locaux, se sont vus remettre un bail de location de trois ans de la commune de Guelma, avec des locaux et des dépendances flambant neuves. «Sauf que le jour J, le gardien a quitté les lieux après avoir remis la dernière clé au dernier locataire», affirment nos interlocuteurs. «Nous avons embauché un gardien pendant les sept premiers mois, mais il a abandonné le lieu, devenu ingérable», poursuivent-ils. En effet, les quatre portes d'entrée et les fenêtres de l'entresol et du rez-de-chaussée ont volé en éclat, laissant l'édifice ouvert à toutes les convoitises malsaines. Des locaux ont été incendiés et les sanitaires vandalisés. Bien évidement, les autorités locales et les services de sécurité ont été informés à plusieurs reprises sur cette situation qui dure depuis deux ans et demi déjà. Mais à entendre les artisans, personne n'a daigné faire le déplacement et de constater de visu, sauf, quelques fois ou la police du premier arrondissement de Guelma, est intervenue suite à l'appel des locataires, mais sans résultat probant.