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Ah, qu'il est beau le rebut !
Parution. Ksar Tina d'Armand Vial
Publié dans El Watan le 13 - 01 - 2015

Dans le beau livre qu'il a fait paraître aux éditions Sédia, d'une belle facture d'ailleurs, Armand Vial n'a pas fait dans l'album photos souvenirs, ni dans celui des vues imprenables pour guide touristique. Alors exit les «Oh, mon Dieu, le pont suspendu !» des vieilles touristes en mal de dépaysement et d'exotisme. Ce sera sûrement : «Ah, qu'il est beau le rebut !» Oui, il l'est sous son regard de photographe d'art, c'est-à-dire de poète.
Tout ce que nous piétinons, tout ce que nous jetons dans cette ville aérienne de vertige, tout ce que nous frôlons, les choses près desquelles nous passons quotidiennement et que nous ne voyons pas, tout cela il le cadre et recadre et le met en face de notre regard. Il en fait un art. Et l'art n'a pas de pays, ni de nationalité. Donc, il s'agit d'un livre d'art. S'ouvrant sur des textes poétiques creusant dans la lumière ou célébrant les sujets qui vont suivre, les chapitres traitent de thèmes différents. D'abord, en préambule ou présentation, une photo (la seule caractéristique, typique de Constantine) du Pont suspendu, puis vient un oued creusé dans le roc, qu'on devine aisément Le Rhumel, avec ses gorges, son étiage, ses ravins, ses cascades et même ses grondements dans les profondeurs rocheuses ! Puis, les portes, les portails… «Quel monde se cache derrière ces défenses ?» se demande-t-il. Il en est tout autant des tentures et autres toiles et rideaux. Il écrit : «Derrière ces rideaux se tient le royaume des femmes.» Au marché, il se rappelle quand il était enfant «la foule, les cris, les odeurs, les couleurs, les ânes».
Aussi, constate-t-il ceci : «Plus d'un demi-siècle après, les ruelles du château de Tina me font l'offrande du même spectacle ou presque.» S'égrènent alors des natures mortes à la tomate, à la grenade, au melon… Dans un autre chapitre, vous en avez plein les yeux, des têtes de mouton ensanglantées à même le sol, sur une table, sur un plateau d'argent. «Pour le sacrifice (de l'Aïd El Adha), la sève (billots, arbres abattus s'entend) et le sang», écrit-il. Et d'ajouter : «Toi qui passes, l'odeur de la mort te serait-elle étrangère/Ici, elle est notre compagne, nous relie avec nos ancêtres et nous empêche d'ignorer notre destin.»
Natures mortes au rebut
Dans ses «nouvelles natures mortes», le rebut devient un trésor pour les yeux. Des sachets, des bouteilles en plastique écrasées, du papier emballage pour œufs, des sachets de tabac à priser froissés, des éléments de portable usagés… S'ensuivent assurément de fortes sensations. Ces compositions de natures mortes sont des quêtes esthétiques. Et surtout spirituelles. L'on ne peut que s'émouvoir devant ces compositions de tableaux avec des restes de table.
L'artiste a réussi la gageure de faire du beau des choses qui sont, sinon rebutantes, du moins pas tout à fait esthétiques. C'est de l'anti-esthétique, comme dirait l'autre, oui, mais pourquoi pas ? D'ailleurs, qui décide de ceci et de cela ? Assez des «Andalouses sur la pelouse», pour reprendre Flaubert dans L'éducation sentimentale. Il faut oser ! Pas de limite pour l'art ! «Les dépouilles de la consommation jonchent les rues, les caniveaux, les marchés, les terrasses…». Elles jonchent aussi les cadrages du photographe et les tableaux de peinture, pourrait-on ajouter à la phrase d'Armand Vial. Sur les murs de la médina, la nature, qui a horreur du vide, fait son inéluctable travail ; le temps, ce grand artiste, accomplit des merveilles.
De cela, l'œil du photographe tire des images expressives. «Ces murs, humbles acteurs d'anciennes tragédies, font de nous leurs partenaires présents et brusquement éveillés». Un coloris mélodieusement émouvant, des lézardes comme autant de blessures, de douleurs, des pierres comme autant d'ossements.«Portes, portails, pans de murs, portent, eux, des signatures célèbres». Ainsi, l'auteur invoque Matisse,Tapiès, Debré, Kiefer et bien d'autres encore, puisqu'il a devant lui, cadrés dans des murs décrépis, en ruine, des tableaux de peinture éclaboussés de lumière, faits avec du rebut, du sable, des entailles, des graffitis… Oui, tout est sensible chez l'artiste.
Et bien entendu ou surtout le monde des femmes. Aussi en parle-t-il en galant homme, en fait-il défiler au début de chaque chapitre une ou plusieurs, marchant d'un air décidé, en foulard et chasuble ou pantalon, en pantalon et cheveux au vent, en mélaya et voile blanc…


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