Le Pôle des forces du changement dénonce l'incapacité du pouvoir à résoudre la crise multidimensionnelle que connaît le pays. Réunis hier à Alger, les partis, regroupés dans cette coalition conduite par l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, appellent à une solution consensuelle à cette crise. Dans ce sens, le Pôle des forces du changement réitère son rejet de la révision constitutionnelle qui ne fera qu'«amplifier la crise multidimensionnelle que connaît le pays». «Le Pôle rappelle sa position de rejet envers la volonté du système politique en place d'aller vers une révision de la Constitution qui ne fera inéluctablement qu'amplifier et compliquer la crise multidimensionnelle aiguë que connaît le pays, caractérisée notamment par la vacance du pouvoir et l'absence de légitimité des institutions élues», explique le Pôle dans un communiqué rendu public. Selon la même source, le règlement de la crise politique actuelle «exige, prioritairement, la prise en considération rapide et urgente de ses différents aspects». «La solution passe par la réalisation d'un consensus national rassembleur et inclusif ayant pour objectif la mise en place d'une légitimité véritable dont la révision constitutionnelle, opérée par des institutions légitimes, en constituera le couronnement», affirme-t-on dans ce communiqué. La solution consensuelle préconisée, ajoute-t-on, doit découler d'un dialogue sérieux et constructif mené sereinement et fondé sur des mécanismes clairement définis, garantissant au pays une transition démocratique organisée, graduelle et pacifique. Réaffirmant son adhésion aux conclusions de l'Instance de concertation et de suivi, le Pôle dénonce aussi l'inertie du gouvernement face à la crise financière qui se profile à l'horizon. «Les pouvoirs publics n'ont pris aucune mesure et continuent à minimiser les effets de cette situation alors que le spectre d'une grave crise financière pointe à l'horizon», déplore le Pôle des forces du changement. Cette amère réalité, lit-on dans le même communiqué, démontre que «les politiques économiques menées ont prouvé leur échec dès lors qu'elles n'ont pas réussi à extirper le pays de sa dépendance croissante vis-à-vis de l'étranger, pour une grande partie, de ses besoins en produits de consommation». Abordant la situation dans le Sud du pays, le Pôle insiste sur la mise à l'écart de la citoyenneté et l'absence de représentativité authentique des citoyens sans laquelle aucun canal de dialogue ne peut être établi. «L'absence de prise en charge et de résolution par les autorités publiques des préoccupations sociales et des problèmes de la vie quotidienne des citoyens constitue la principale cause des multiples et récurrentes protestations des populations à travers plusieurs régions du pays», souligne encore le Pôle des forces du changement.