Dans un communiqué rendu publique, hier, le Pôle des Forces du Changement de Ali Benflis fait une «évaluation de la situation politique, sécuritaire et économique du pays», particulièrement à la lumière des récents évènements survenus à Touggourt. Le Pôle affirme avoir «pris acte» avec une «grande tristesse» des «conséquences des derniers événements survenus à Touggourt». Ses membres présentent leurs «sincères condoléances aux familles des victimes» et «souhaitent un prompt rétablissement aux nombreux blessés». Sur l'origine de ces évènements, le Pôle considère qu'ils s'expliquent «par la mise à l'écart de la citoyenneté et l'absence de représentativité authentique des citoyens» et l'absence de canaux de dialogue. «Aussi l'absence de prise en charge et de résolution par les autorités publiques des préoccupations sociales et des problèmes de la vie quotidienne des citoyens, constitue la principale cause des multiples et récurrentes protestations des populations à travers plusieurs régions du pays», ajoute le communiqué. Par ailleurs, le communiqué du Pôle des Forces de Changement «rappelle sa position de rejet envers la volonté du système politique en place d'aller vers une révision de la Constitution qui ne fera, inéluctablement, qu'amplifier et compliquer la crise multidimensionnelle aigue que connait le pays». Pour le Pôle, «le règlement de la crise politique actuelle exige prioritairement, la prise en considération rapide et urgente de ses différents aspects par la réalisation d'un consensus national rassembleur et inclusif», avec pour objectif «la mise en place d'une légitimité véritable dont la révision constitutionnelle, opérée par des institutions légitimes, en constituera le couronnement». Le communiqué appelle à des «solutions consensuelles découlant d'un dialogue sérieux et constructif» pour garantir au pays «une transition démocratique organisée, graduelle et pacifique». A propos de la «chute continue des prix des hydrocarbures», le Pôle des Forces du Changement exprime «sa profonde préoccupation», considérant que les «pouvoirs publics n'ont pris aucune mesure» face à cette dégradation des recettes pétrolières. Ce qui augure ajoute le communiqué, «d'une grave crise financière». «L'amère réalité est que les politiques économiques menées ont prouvé leur échec dès lors qu'elles n'ont pas réussi à extirper le pays de sa dépendance croissante vis-à-vis de l'étranger, pour une grande partie, de ses besoins en produits de consommation alors que des sommes colossales ont été injectées durant quinze années dans des actions autres que celles pouvant suppléer les ressources des hydrocarbures», affirme-t-on.