Une rencontre a eu lieu en présence de directeurs de publications, rédacteurs en chef, dessinateurs, hommes de l'art, correspondants de la presse française, Mme Hala Kodmani, formatrice et Mme Nadia Djaout. Le programme de formation des journalistes de la presse écrite mené par la France en Algérie, le «programme Tahar Djaout», rend hommage à cette personnalité exceptionnelle de la presse algérienne qui reflète, plus de 20 ans après son assassinat tragique, à la fois le meilleur de l'Algérie et la puissance de l'amitié franco-algérienne. Les actions de formation organisées par la France au profit de la presse écrite algérienne ne constituent qu'une partie de la coopération menée dans le domaine des médias : l'ambassade appuie également l'Ecole supérieure de journalisme d'Alger et a soutenu la formation en 2013 et 2014 de plus de 100 journalistes de la Radio algérienne. Ces actions manifestent l'importance accordée par la France aux médias algériens et sa conscience du rôle crucial de la presse au service du développement social et de la démocratie.Son Excellence Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie, déclarera à cet effet : «C'est pour moi une très grande émotion que de vous voir rassemblés ici, si nombreux, quelques semaines après ces terribles attentats qui ont endeuillé mon pays en janvier et dont les premières cibles étaient des journalistes et des dessinateurs. Comme François Hollande, le président de la République française, l'a rappelé il y a quelques jours lors de ses vœux au corps diplomatique, je le cite : ‘‘Lorsque c'est la liberté qu'on veut assassiner au nom d'une idéologie barbare, notre unité est notre force''. C'est ce qu'ont montré les manifestations du 11 janvier en France, qui ont été d'une ampleur exceptionnelle. C'est ce qu'ont également montré les messages de condoléances qui ont été adressés à la France par les plus hautes autorités algériennes, y compris le président de la République et la présence à Paris du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui nous a beaucoup touchés. C'est ce qu'ont montré enfin les messages que vous-mêmes avez été si nombreux à nous faire parvenir, comme l'ont fait aussi tant d'autres à travers le monde. Je veux avoir ce soir avec vous une pensée particulière pour deux des victimes des odieux attentats de Paris, deux figures emblématiques de la richesse, de la profondeur, de ce caractère inégalable des relations entre la France et l'Algérie, deux Français, deux Franco-Algériens, deux Algériens : Mustapha Ourrad était journaliste, correcteur à Charlie Hebdo. Fin lettré, originaire de Kabylie, il avait obtenu la nationalité française juste quelques semaines avant son assassinat. Il était surnommé le ‘‘Baudelaire de Beni Yenni'', ou ‘‘Mustapha Baudelaire''. Quel plus beau symbole de ce pont que représentent la langue et la culture françaises entre nos deux peuples ? Une pensée au policier Ahmed Merabet, qui était en poste à la brigade VTT du XIe arrondissement de Paris. Et puis je veux avoir aussi une pensée pour notre compatriote Hervé Gourdel, lâchement et cruellement assassiné, dont la dépouille a pu être rapatriée en France lundi, grâce à la remarquable mobilisation des autorités algériennes qui a conduit à la neutralisation de plusieurs membres du groupe terroriste…»