Samedi matin, «les chômeurs sont entrés à la base du 20 Août ; la police et les agents de sécurité de l'entreprise n'ont pas pu les empêcher d'envahir le site», raconte une salariée de l'ENTP jointe par téléphone. Elle ajoute qu'«hormis quelques travailleurs qui ont pu accéder par bus ou à pied via la base du 24 Février de Sonatrach, les bureaux sont restés vides dimanche». Selon des témoignages concordants, une centaine de chômeurs a pris possession des lieux samedi ; à 2h du matin, les forces de l'ordre sont intervenues pour les disperser. De retour le matin, les travailleurs de l'ENTP ont été empêchés de rejoindre leurs postes de travail. Flash-back Certains demandeurs d'emploi sont donc courroucés par «les derniers résultats de tests d'embauche de l'ENTP». Ils ont bloqué les deux portails de cette entreprise empêchant le personnel d'y accéder à maintes reprises durant la semaine écoulée. «La situation devient intenable», affirme un travailleur qui a dû rebrousser chemin pour la seconde fois. D'autres veulent des postes aménagés, en raison de leur état de santé, pour avoir déjà travaillé sous contrat dans les chantiers de l'ENTP. Selon nos informations, des dizaines de candidats recalés à l'examen de recrutement ainsi que d'autres n'ayant pas pu accéder au test d'embauche accusent l'ENTP depratiquer le «favoritisme», ajoutant que «l'entreprise fait tout son possible pour les disqualifier usant de critères drastiques ou manipulant carrément les résultats des tests». Des accusations que l'ENTP réfute, mettant l'accent sur son entière collaboration avec les services locaux de l'emploi, surtout depuis la promulgation de l'instruction n°1 du Premier ministre relative à l'emploi au Sud. Entre les arguments des uns et ceux des autres, les entreprises pétrolières ayant leurs directions générales à Hassi Messaoud, notamment l'ENTP, sont de plus en plus vulnérables. L'ENTP, très prisée pour la stabilité de ses emplois et sa grille des salaires, mais aussi vu son accessibilitée due à sa situation stratégique, sur la grande artère à l'entrée de la ville de Hassi Messaoud, en font la société la plus convoitée par les demandeurs d'emploi de la région, jusqu'à en être paralysée. Les forces de l'ordre ont pour instruction de préserver la sécurité de l'édifice et des salariés au moment où les protestataires campent sur leur position, proclamant un sit-in ouvert. La gestion démocratique des foules semble avoir pour leitmotiv d'éviter des étincelles dans les zones pétrolières, en proie à une fronde sociale de plus en plus franche.