L'éradication totale et complète du marché informel n'est pas pour demain, et pour cause, le retard qu'accuse la réalisation des marchés de proximité promis il y a deux ans. Comme par le passé, revoilà les marchands ambulants squattent la voie publique. Pour en avoir une idée précise, il faut se rendre à Aïn Beida. En raison du nombre de ses habitants, cette dernière devait bénéficier de quatre marchés de proximité, soit un à chaque point cardinal. En attendant, et pour parer au plus urgent, on avait affecté les locaux des anciennes galeries algériennes de la cité Saïdi Djemoï aux marchands des fruits et légumes. Or l'état des lieux laisse à désirer, ce qui a conduit à sa fermeture quelques jours après l'installation d'une trentaine de marchands. Le marché en question nécessite de gros travaux de réfection, évalués à plusieurs centaines de millions. Du coup, les marchands éconduits se sont accaparés la place de la Palestine et la rue qui longe le stade communal. D'autres se sont enhardis à retourner à la grande artère, appelée communément route de Khenchela. Même les marchands exerçant, soit dit en passant, dans la légalité ont de leur côté accaparé les trottoirs, et même une partie de la chaussée. Les marchands de vêtements n'ont pas trouvé mieux que de transformer les trottoirs en vitrine pour exposer à l'air libre toutes sortes de fringues. Pourtant, plus d'une centaine de jeunes se sont vu octroyer des espaces dans les galeries algériennes de la Cité de l'Espérance. Il n'empêche, d'autres jeunes, se sentant lésés dans leur droit, se permettent de temps à autre d'étaler des vêtements, des articles de parfumerie, des jouets à même le sol, ce qui en rend le passage des chalands laborieux et incommode dans les venelles du centre-ville, connues sous le nom de Trik Staïfia. La ville de Meskiana aussi ne dispose pas encore d'un vrai marché de proximité à même de résoudre l'épineux problème de l'informel. La municipalité a tenté de répondre à la demande en aménageant un espace pour les marchands des quatre saisons, mais cela s'est avéré infructueux, en raison des risques d'inondation du terrain proprement dit. Les marchands ont dû déchanter, la mort dans l'âme et ont préféré s'installer à la sortie sud de la ville, à proximité de la RN 88 qui mène à Khenchela, en passant par Dhalaâ et Aïn Touila. Un marché en préfabriqué a été érigé non loin du centre-ville, mais demeure à ce jour fermé. Son ouverture allègerait sans aucun doute le calvaire des anciens marchands ambulants, qui ne cessent de changer de place et de trimballer leurs marchandises d'un point à un autre sans discontinuer. A quelques exceptions près, toutes les localités de la wilaya d'Oum El Bouaghi vivent des situations similaires.