Il est de notoriété que dans la wilaya d'Annaba le secteur des transports est plus que saturé. Les bouchons sont un décor permanent dans la majorité des artères de la ville. L'absence de projets structurants tel un tramway et le retard accusé dans les travaux de la nouvelle gare à la sortie de la RN44 sont pour beaucoup dans cette situation. Cette saturation a créé une grande anarchie dans la ville. En chiffres, ils sont plus de 320 bus et 3000 taxis qui assurent quotidiennement le transport de quelque 70.000 passagers à partir des stations Souidani Boudjemaâ (El Hattab) et Kouche Nouredine, vers différentes destinations. La même situation est vécue par les voyageurs des lignes inter-wilayas à la gare de Sidi Brahim. Implantées au centre-ville d'Annaba, les stations d'El Hattab et Kouche Nouredine assurant quotidiennement le transport des populations à travers 320 lignes sont trop vétustes et incommodes. A cela il faut ajouter le comportement indécent des conducteurs et des receveurs. Selon de nombreux citoyens riverains des deux gares routières, l'urgence est de trouver une solution à l'engorgement durable de la ville, à sa pollution et aux difficultés des transporteurs à disposer d'aires de stationnement. «Le transport urbain à Annaba est un indicateur de l'anarchie qui caractérise le secteur. Il en est ainsi du manque d'hygiène et de commodités dans les moyens de transport vétustes pour la plupart. Les infrastructures ressemblent à un dépotoir, avec cette insalubrité repoussante, ceci sans parler du non-respect du temps de stationnement», relèvent à l'unanimité les usagers des bus. L'anarchie est également constatée dans la gestion de ces gares où les lieux de stationnement et les horaires de départ ne sont jamais respectés. Selon Hadji Laïd, P/APW de Annaba, «toutes les stations de bus et de taxis n'ont jamais subi une opération de rénovation, malgré un cahier des charges qui a été établi en collaboration avec l'APC et la direction des transports. Ce cahier des charges n'a pas été respecté. En 2002 une enveloppe de 6 millions de dinars a été dégagée pour la rénovation de ce secteur. Et jusqu'à aujourd'hui rien n'a été fait. Outre cette négligence dans la commune chef-lieu, il faut aussi souligner que les communes d'El Bouni et de Berrahal, les plus importantes de la wilaya, sont dépourvues de stations». De l'avis des spécialistes, pour régler le problème des transports, l'Etat doit prendre en charge la création des parkings et des établissements de relai à proximité des gares et au centre-ville, notamment avec l'explosion du parc automobile. D'autres élus de la wilaya sont d'accord pour affirmer que «le transport est un dossier lourd. Il va faire l'objet de débats dans quelques jours lors de la prochaine session de l'APW. La direction des transports est concernée par l'élaboration d'un plan de circulation. La situation du secteur impose l'urgence dans la prise de décision pour mettre fin à l'anarchie qui y règne. Un plan de circulation qui n'a pas encore vu le jour a été toujours l'objet des débats entre l'exécutif et les élus. Les administrateurs et encore moins la direction des transports, ne se sont jamais déplacés sur le site pour constater la dégradation avancée des trois stations en question.».