Ziani Cherif Ayad revient au Théâtre national avec une nouvelle pièce, Ors el dem (Noces de sang) d'après l'œuvre du poète espagnol Federico Garcia Lorca, produite par le théâtre régional Azeddine Medjoubi de Annaba. La pièce sera présentée mercredi et jeudi, 18 et 19 février, à 18h, à la grande salle du Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger (TNA). La Madre (Ismahène Farfar), la Mujer (Michou), El Novio (Mohamed Hadri), la Novia (Lydia Larini), Leonard (Djamel Denden) et El Padre (Sami Gherissi), principaux personnages, vont donc se donner la réplique sur les planches d'après un texte adapté par Ziani Cherif Ayad et Noureddine Saoudi. «Nous avons travaillé sur la construction artistique de la langue populaire qu'on a malheureusement perdue et qu'on a essayé de retrouver. Cette langue nous procure de l'émotion et nous donne une musique. Le texte en arabe populaire a plus d'énergie et a une sonorité extraordinaire», a déclaré le metteur en scène, hier, lors d'une conférence de presse au TNA, en présence du scénographe Arezki Larbi et du directeur du TNA, Mohamed Yahiaoui. Il a cité Abdelkader Alloula et Tayeb Seddiki comme des références en matière de l'utilisation de l'arabe populaire et a revendiqué une certaine discipline dans l'adaptation des textes pour éviter «les facilités» scéniques. Ecrite en 1932, Bodas de sagre, la pièce dramatique de Garcia Lorca, nous plonge dans la société rurale du sud de l'Espagne, reprenant toutes les thématiques chères à l'auteur de La Maison de Bernarda Alba : la terre, la femme, la tradition, la famille, l'amour. «Dans un monde où il n'est question que de violence, parler d'amour nous mettra du baume au cœur. Malheureusement, c'est un amour destructeur. La bêtise humaine, les tabous, les traditions sociales empêchent l'amour entre deux jeunes», a soutenu Ziani Cherif Ayad. Il a confié avoir toujours voulu monter une pièce à partir de textes de Garcia Lorca mais également de Tchekhov et de Shakespeare… «Jusqu'à présent, j'ai surtout axé mon travail sur les textes algériens et arabes. Je n'ai monté que deux textes étrangers, Vladmir Maiakovski et Garcia Lorca», a-t-il noté. Ziani Cherif Ayad a choisi des comédiens débutants et danseurs pour son spectacle. Un choix assumé. «Une distribution, c'est une alchimie. Ce n'est pas une recette. Prendre un professionnel ne signifie pas réussite (…). Un comédien professionnel doit se remettre en cause continuellement, toujours à la recherche d'un plus», a-t-il dit. Chorégraphiée par Fares Fettane et interprétée par une vingtaine de comédiens, la pièce sera en compétition au prochain Festival national du théâtre féminin à Annaba, début mars 2015.