L'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, a vivement dénoncé l'interdiction par la wilaya d'Alger d'une rencontre des partis membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Pour cet ex-candidat à la dernière élection présidentielle, le pouvoir livre à l'opposition «une véritable guerre d'usure politique». «Le régime politique en place multiplie, sans discernement et sans retenue, les violations des droits les plus légitimes de l'opposition nationale», soutient cet homme politique, qui attend toujours l'agrément de son nouveau parti. Coordinateur du Pôle des forces du changement, autre entité politique de l'opposition en relation de partenariat avec la CNLTD, Ali Benflis voit ainsi en cette interdiction un pouvoir qui «s'emmure dans le non-droit» en multipliant les violations des droits du peuple. «Par deux fois, l'appareil politico-administratif a interdit à la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique l'organisation de conférences thématiques portant sur la transition démocratique et sur les conditions d'élections régulières», souligne-t-il dans un communiqué rendu public hier. M. Benflis considère que les motifs invoqués à l'appui de ces interdictions «défient le simple bon sens». «De telles interdictions, estime-t-il, s'inscrivent de manière générale dans une stratégie de harcèlement visant vainement, d'abord, à empêcher l'opposition nationale de consolider l'ancrage qu'elle a indéniablement acquis au sein de notre société.» Elles visent aussi, ajoute-t-il, «à entraver la diffusion de son projet de transition démocratique pacifique qui y rencontre un écho grandissant et, enfin, à contrarier son action de mobilisation et de sensibilisation de nos concitoyennes et de nos concitoyens autour de ce projet». Ali Benflis relève la contradiction entre les déclarations d'intention au sujet de l'élargissement du champ des droits et des libertés et de renforcement du rôle de l'opposition et la réalité têtue du terrain politique, où le pouvoir confirme «sa mentalité d'un autre âge et ses pratiques arbitraires». Pour cet ancien chef de gouvernement, «ce régime viole impunément la Constitution et les lois de la République qui garantissent et protègent les libertés et les droits des citoyens. Il transgresse tout aussi impunément ses engagements internationaux souscrits au titre de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du Pacte international sur les droits civiques et politiques».