La tension est montée d'un cran hier à la zone industrielle de Rouiba. Pas moins de 800 travailleurs employés à la division fonderie de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) sont descendus dans la rue pour dénoncer «la transformation d'un terrain de notre entreprise en parking pour la flotte de Tahkout Mahieddine». «C'est une action spontanée. Les employés de Tahkout y ont fait entrer une trentaine de bus dans la nuit de dimanche à lundi après avoir arraché le grillage qui servait de clôture», ont déclaré certains protestataires. «Ils avaient amené même des rottweilers. Mais ce n'est qu'aujourd'hui qu'on a découvert les bus garés sur place», ont-ils ajouté. Les travailleurs ont abandonné leurs postes vers 13h. Ils ont bloqué la route longeant leur entreprise plus de 5 heures, provoquant d'immenses embouteillages. Le secrétaire général de la section syndicale, M. Benloud, affirme que les employés de la SNVI reviendront à la charge demain et fêteront la journée du 24 Février dans rue pour défendre leur entreprise. «Demain (aujourd'hui, ndrl), ce sont tous les travailleurs qui protesteront contre cette occupation illégale, car les bus de Tahkout sont toujours sur le terrain de la SNVI», s'est-il indigné. D'après certaines sources non encore confirmées, c'est Gestimal, l'organisme qui gère la zone industrielle de Rouiba, qui aurait autorisé Tahkout à exploiter le terrain en question comme parking. Mais les travailleurs estiment qu'aucun n'a le droit de céder le patrimoine de l'entreprise. Certains soulignent que Tahkout obtient tout ce qu'il demande à Rouiba, voire même ailleurs. Une autre source précise qu'il y a des maires et autres responsables qui lui ont cédé des parkings à titre gracieux. C'est le cas à Boumerdès, où il avait été autorisé par les élus sortants de garer ses bus sur un terrain communal sans aucune contrepartie. Les faveurs et les largesses, dont il avait bénéficiées de la part des autorités locales, ont suscité à l'époque une grande indignation parmi les habitants de la région. On se rappelle que c'est l'ex-wali de Boumerdès, Brahim Merad, qui avait donné l'ordre de récupérer les terrains pour lui être ensuite cédés pour le stationnement des bus pour le transport universitaire.