Le 19 mars prochain, l'Algérie célébrera la «fête de la Victoire». C'est aussi, le début des vacances scolaires et universitaires. Les étudiants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ne seront pas en reste. Plusieurs d'entre eux prendront des vacances pour la deuxième fois de l'année, sans que l'année universitaire n'ait véritablement commencé pour eux. C'est le cas des étudiants en Master du département de Français. Cinq mois après le début de l'année universitaire 2014/2015, les cours n'ont pas débuté. La grève illimitée des enseignants complique la donne, car l'année blanche plane, telle un spectre sur les étudiants, désorientés, désemparés et inquiets. Le 19 mars prochain annonce une coupure de la pédagogie pendant 15 jours, et au lendemain du 5 avril, date de la reprise, il ne resterait pas plus de cinq semaines de cours avant le début des examens, si tant est la grève est suspendue. Une bien difficile équation à gérer pour les gestionnaires de l'université. Quoique dans certaines situations, ce sont les étudiants qui se substituent à l'administration pour gérer, réussissant souvent à imposer leurs propres vœux sur le déroulement des examens, par exemple. Les responsables de facultés se retrouvent désarmés devant la pression et parfois la violence verbale et même physique des étudiants. Quand les canaux de communication sont rompus, la tension déclasse la sérénité, l'incongruité remplace le bon sens. Dans ce département de Français, les examens du mois de juin dernier n'ont pas eu lieu sous prétexte «qu'il faisait trop chaud». Exemple d'un délitement du système universitaire, dont des étudiants auront vu passer trois saisons sans avoir eu un seul cours. Le 19 mars annonce le début du printemps et des vacances. Quant à la victoire…