Ayant enduré à maintes reprises la colère, mais surtout les agressions physiques de son propre fils, A. Ghalia, âgée de 75 ans, dut se résigner à réagir enfin à mettre un terme aux souffrances supportées d'autant que ce fils se faisait plus agressif, plus insistant à chaque fois pour la dépouiller de ses maigres ressources. N'hésitant pas à s'armer d'un couteau pour lui rendre visite et la menacer, furieux et enragé, il se mit à la tabasser sans vergogne parce qu'elle ne voulait rien lui donner. Ghalia, en proie à une frayeur terrible, tentait d'éviter les coups. N'en pouvant plus, elle se mit à crier, alertant le voisinage ainsi que son fils aîné qui occupait un logement mitoyen. Accourant, Ahmed la sauve des griffes de son frère déchaîné qui détala en promettant de repasser. Constatant l'état pénible de sa mère, il contacte le commissariat qui a vite fait de dépêcher une brigade de policiers. Une fois sur les lieux, ces derniers demandent une ambulance pour diriger la victime toute contusionnée vers le service de médecine légale au CHU de Constantine. Dès son arrivée, elle reçut les soins d'urgence et suite aux lésions ainsi qu'au traumatisme occasionnés par les coups, elle se voit remettre par le médecin légiste un certificat d'incapacité de six jours. S'apprêtant à quitter l'hôpital, Ghalia fut choquée de voir ressurgir son fils tortionnaire qui se mit à l'injurier, proférant des insultes et tant d'autres avanies, jurant lui réserver un traitement plus sévère. Et ce n'est pas sans un pincement au cœur qu'elle décida de se diriger droit vers le siège du 17e arrondissement de la sûreté urbaine pour déposer plainte contre lui et mettre fin à cette situation qui risque de mener à des conséquences dramatiques. Etonnée par la lenteur et par le comportement des policiers qui l'ont fait attendre plus d'une demi-heure, elle réagit en s'introduisant dans le bureau du chef de la sûreté pour être finalement entendue. Ses déclarations furent consignées sur un procès-verbal au bas duquel elle émargea. Appréhendant une réaction violente de son persécuteur et ne se sentant nullement en sécurité chez elle, Ghalia rentra chez Ahmed, son fils aîné, elle y restera jusqu'au 31 juillet, dernière date de sa comparution devant le procureur de la République près le tribunal de Ziadia. Quelle ne fut alors sa surprise d'entendre citer en tant que coupable celui qui était là pour la soutenir, l'accompagner et assurer sa sécurité. Ahmed, son fils protecteur, venait en effet d'être inculpé, du même chef d'accusation que son fils, le seul et vrai coupable. Une fois remise de son étonnement, Ghalia, consternée, demande à comprendre et s'aperçoit que le procès-verbal qu'elle avait dûment signé au 17e arrondissement stipulait bien cette allégation qu'elle remet énergiquement en cause. Niant avoir déclaré une chose aussi grossière, elle se dit outrée par la conduite des services de police qu'elle accuse d'avoir sciemment et sournoisement glissé de tels propos dans le PV remis à la justice. En mère éplorée, abattue après avoir été battue, elle reste anxieuse et bien perplexe devant une telle situation qui risque d'aller vers plus de complications surtout si son fils, Ahmed, son fils innocent venait à être condamné. Le procès qui doit s'ouvrir en octobre prochain sera pour Ghalia une sentence lourde qui irait, à défaut de lui rendre justice, lui imposer un verdict qui ne manquera pas d'accentuer son infortune. Ghalia se démène entre-temps et ne baisse pas les bras. Pour s'éviter un écueil imminent, elle informe par voie de courriers les hautes autorités du pays, gardant intact l'espoir d'un dénouement qui ne lui sera pas préjudiciable.