La reconduction du statu quo au sein de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a été scellée hier. Entamé en janvier dernier avec un 12e congrès sur mesure pour son éternel secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, ce processus s'est achevé avec l'élection des membres de la direction du syndicat organisée, hier à Alger, à l'occasion de la réunion de la commission exécutive nationale (CEN). Reportée à trois reprises, cette réunion n'a finalement apporté aucune nouveauté. Après un vieux discours ressassé par Abdelmadjid Sidi Saïd sur la thématique de «l'unité et la stabilité du pays», les 187 membres de la CEN ont procédé à l'élection des 12 membres du bureau exécutif de la centrale syndicale. Sur 21 candidats aux postes de secrétaires nationaux de l'organisation, l'UGTA a reconduit pratiquement les mêmes. Et toujours selon l'ancienne méthode. En effet, seuls quatre nouveaux membres arrivent à la direction nationale du syndicat, en l'occurrence les représentants des bureaux des wilayas de Tébessa (Est), de Ghardaïa (Sud) de Sidi Bel Abbès et Oran (Ouest). «L'élection s'est déroulée dans le calme et à bulletin secret», assure Amar Takjout, responsable de la Fédération des textiles et du cuir, contacté à l'issue de ce scrutin. L'unique surprise de cette joute a été le retrait de l'un des plus anciens secrétaires nationaux de l'UGTA, Salah Djenouhat, qui n'avait pas présenté sa candidature pour des raisons «inconnues». Des équilibres régionaux contestés Si le secrétaire général de l'UGTA et ses proches ont réussi à s'imposer une nouvelle fois à la tête du syndicat, ils n'ont toutefois pas pu éteindre le feu de la contestation. La colère des syndicalistes de base au niveau des différentes structures et fédérations est toujours de mise. Exclus des postes de responsabilité, ces derniers dénoncent le «mode archaïque» de l'élection des membres de la commission exécutive nationale qui privilégie les apparatchiks des unions de wilaya au détriment des syndicalistes des différents secteurs et fédérations qui sont en contact permanent avec les travailleurs. D'ailleurs dans la nouvelle-ancienne direction de la centrale syndicale, il y a seulement un seul représentant d'une fédération (électricité). Interrogé sur cette contestation, Amar Takjout commente : «C'est une contestation qui concerne la forme et non le fond. Il faudra peut-être penser, à l'avenir, à revoir les anciennes méthodes d'élection qui donnent l'avantage aux bureaux de wilaya au détriment des 22 fédérations. Ce sont des règles qui ont été établies depuis longtemps en donnant la priorité à l'équilibre régional aux dépens de l'équilibre sectoriel.» Selon lui, pour les échéances futures, il est nécessaire de réfléchir à «une autre méthode» et à «de nouveaux outils qui prennent en considération la question de la représentativité».