Le problème de la distribution de la subvention étatique aux éleveurs et aux collecteurs est récurrent. Il constitue l'un des principaux facteurs de l'échec de la politique de développement de la production de lait cru. Le non-payement de ces subventions et les retards enregistrés ont d'ailleurs dissuadé plusieurs collecteurs et éleveurs à céder la matière première aux gros transformateurs pour la fabrication des produits dérivés (yaourts, crème dessert, fromage frais, raïb, leben...). Un groupe de collecteurs de la région de Khemis Miliana nous a fait part d'un problème qui n'a pas été réglé depuis plusieurs mois. «Nous n'avons pas eu notre subvention depuis le mois de juin», a lâché un collecteur qui s'exprimait au nom de ses collègues venus de Médéa, M'sila, Boussaâda, Aïn Defla, Mascara, Djelfa, Aïn Ouessara et Tiaret. Ces collecteurs approvisionnaient en lait cru la laiterie Boukhari, sise à Médéa. «Il se trouve que cette laiterie a résilié son contrat avec l'Onil sans nous en informer, ce qui fait que nous avons continué de l'approvisionner plusieurs mois après l'annulation du contrat», a-t-il indiqué. «A chaque fois que nous demandons à être payés, le gérant de la laiterie nous fait patienter en nous avançant des prétextes comme quoi l'Onil n'a pas encore versé les subventions en raison du déménagement, du Ramadhan, de la période des congés et autres», a affirmé le même interlocuteur. Le pot aux roses a été découvert par un collecteur de Tiaret qui s'est renseigné à l'Onil sur la situation. «On lui a expliqué que le gérant de la laiterie Boukhari a bel et bien résilié son contrat depuis le mois de juin. Mais les collecteurs ont continué à l'approvisionner en lait cru faute d'information», a-t-il ajouté. Cette situation a irrité les collecteurs qui attendent que l'Onil leur verse la subvention de 30 dinars sur le litre. «Lorsque nous l'avons affronté, il nous a informé qu'il va nous payer juste la partie qui le concerne et c'est à l'Onil d'assumer le reste», a affirmé un de nos interlocuteurs. Pour la seule wilaya de Médéa, les collecteurs attendent une facture de 178 millions de centimes. «Nous avons transmis notre doléance à l'Onil mais aucune réponse ne nous est parvenue. Nous avons exposé la situation au CIL qui nous a promis une réponse mais il n'y a toujours rien», nous indique-t-on. Les collecteurs ne savent plus à quel saint se vouer. Ils se plaignent des multiples problèmes survenus dans leur travail et des arnaques qui se multiplient.