Soufiane Djilali, qui a conduit la délégation de la CLTD à In Salah, affirme avoir effectué le déplacement pour soutenir encore une fois le combat de la population contre l'exploitation du gaz de schiste. La délégation de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) n'est restée que cinq petites heures à In Salah avant de revenir sur Adrar et de rejoindre Alger dans la nuit d'hier. Ce voyage express qui fait grincer des dents a permis à la délégation de «briser l'isolement que connaît In Salah qui étouffe sous la pression. D'ailleurs, une foule énorme était présente. La population désirait réaffirmer encore son opposition au gaz de schiste», affirme Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, qui a dirigé la délégation de la CLTD. A ceux qui ont critiqué le déplacement et regretté que la délégation ne soit restée que quelques heures, le président de Jil Jadid rétorque que ce court laps de temps a quand même permis de dialoguer avec les protestataires et de «leur apporter notre soutien». «Nous sommes peut-être restés deux heures sur place, mais cela nous a permis d'écouter et de discuter avec la population au moment où elle s'estime isolée», se défend Soufiane Djilali, qui annonce que la Coordination sera probablement représentée lors de la grande manifestation qui aura lieu le 14 mars à Ouargla. De fait, si cette visite express a permis à la délégation de la CLTD de se faire prendre en photo au milieu de la population et de voir les clichés publiés sur facebook, elle pose néanmoins la question de la pertinence du déplacement. D'autant que la composante de la délégation renseigne sur les désaccords qui sont apparus lors de la préparation du voyage. Si Soufiane Djilali en était un des initiateurs et celui qui défendait l'idée du déplacement, certains leaders étaient plus réticents, jugeant risquée une telle démarche. Ils ne voulaient pas se voir accusés de «mettre de l'huile sur le feu». Cette réticence s'est également manifestée au sein du mouvement de contestation d'In Salah : certains protestataires s'opposaient à toute politisation ou manipulation de leur mouvement. Résultat : seul le président de Jil Jadid était du déplacement, alors que les autres chefs de parti se faisaient représenter par des cadres. La polémique sur cette visite a rebondi à Alger, certaines personnalités politiques reprochant à la CLTD de vouloir profiter de la situation tendue qui prévaut sur place pour «faire de la récupération». Face aux attaques, le président de Jil Jadid défend la position de la Coordination et réfute les accusations et renvoie la balle aux partis politiques accusés de «ne rien faire afin de continuer à profiter de la clémence et de la bienveillance du régime». «Il faut arrêter avec l'opposition de salon, dénonce Soufiane Djilali. Il est de notre devoir, en tant que partis politiques, d'apporter notre soutien à la population d'In Salah. En outre, il me paraît mal venu que des gens qui ne font rien attaquent de cette manière notre démarche.»