Les jeunes promoteurs des différents dispositifs d'aide à la création de microentreprises dans le cadre de l'Ansej, de la Cnac et de l'Angem se sont réunis, hier, à la maison de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, et ce, à l'appel du collectif d'appui à la microentreprise (Came). D'emblée, les représentants du collectif ont dénoncé une campagne de saisie malsaine menée, ces derniers jours, par l'administration à l'encontre des promoteurs en difficulté. "Au lieu de trouver des solutions à nos problèmes, l'Etat préfère saisir notre matériel suivant des procédés quelquefois irréguliers. Nous voulons une alternative. Nous refusons d'être les victimes d'une politique d'emploi chaotique. Leur politique a échoué", ont affirmé les membres du collectif devant une assistance nombreuse, pour la plupart des jeunes qui ont vu leur rêve devenir, du jour au lendemain, un cauchemar, car traînés en justice alors que d'autres ont fait l'objet d'une saisie. "Certains promoteurs ont fait l'objet de saisie au niveau même des barrages de police et de gendarmerie, ce qui est aberrant. Nous ne sommes pas des voleurs. Nous voulons juste rembourser nos crédits dans la dignité. L'Etat est appelé à trouver des solutions à nos difficultés et à revoir sa politique de gestion des microcrédits. Ce sont des financements politiques et sociaux. Il y avait incitation des jeunes à ces prêts. Ce n'est pas avec notre malheur qu'ils vont acheter la paix sociale", ont-ils souligné. "Nous ne demandons pas l'effacement de nos dettes, mais nous souhaitons une vraie politique d'accompagnement des microentreprises et l'arrêt des saisies et des poursuites judiciares. Si l'Etat veut réellement avoir une économie de marché, il faut qu'il commence par libérer le secteur privé", ont ajouté les membres du collectif, déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, tout en affirmant : "Nous allons mener notre démarche dans la légalité. La législation nous a accordé des moyens pacifiques pour défendre nos droits et c'est ce qu'e nous allons faire. Nous voulons vivre dans la dignité et qu'on arrête ce laxisme." Durant leur rencontre, de nombreux promoteurs ont, chacun à son tour, relevé des carences liées à ces dispositifs censés les aider à construire leur avenir et leur devenir. Seulement la situation ne reflète en rien le cas. "Une campagne de confiscation malpropre a été menée contre les promoteurs. Nous sommes devenus un gagne-pain pour certains huissiers de justice. À ce rythme, nous allons donner un mot d'ordre afin d'arrêter tous les paiements jusqu'à ce que soit trouvée une solution radicale aux doléances de ces jeunes qui constituent la force du pays et qu'on nous laisse rembourser nos dettes dans la dignité et le respect. Les promoteurs malhonnêtes qui ont vendu leurs matériels n'ont qu'à assumer leur responsabilité, mais qu'ils laissent tranquilles les autres promoteurs et qu'on les aide dans leurs démarches afin de réussir. Nous avons des jeunes qui sont tombés malades à cause des pressions exercées contre eux par l'administration. Nous disons halte à ces intimidations", déplorent au final les membres du collectif d'appui à la microentreprise qui comptent élargir leur mouvement. K. T.