La clinique dentaire Elysa demeure de loin le parent pauvre du CHU d'Annaba. Et paradoxalement, elle représente le service le plus sollicitéparmi les établissements sanitaires de la wilaya. Nombreux sont les citoyens qui s'accordent à reconnaître que cette structure sanitaire rend d'énormes services aux patients les plus démunis. Cependant, la prestation de services n'est pas accompagnée par la disponibilité des moyens et d'outils de travail incontournables pour le bon accompagnement des patients. Ce qui représente un handicap majeur pour ses activités. Paradoxalement, la clinique dentaire Elysa dispose d'un appareil radiographique panoramique d'une valeur de 7 millions de dinars, acquis tout récemment. Cependant, il ne fonctionne pas par manque de clichés. Ce qui empêche les praticiens et les étudiants de répondre efficacement à la demande des patients. «Notre structure sanitaire rend d'énormes services aux plus démunis. A titre d'exemple, la radiographie du service des urgences et imagerie dentaire offre ses services à raison de 150 DA contre 1500 DA chez les cliniques privées», affirme le staff médical rencontré sur les lieux. Les patients ne sont pas en reste. «C'est la cinquième fois que je viens me présenter à la clinique pour faire une radio et c'est toujours la même réponse. La radio ne fonctionne pas. Je suis étudiante et je n'ai pas les moyens d'aller le faire chez le privé», se plaint Khaoula. Il faut savoir également que les praticiens, étudiants, internes, agents paramédicaux et techniciens pivotent autour d'un seul fauteuil dentaire. «Ce service est doté seulement d'un seul fauteuil de consultation dentaire pour un total de six chirurgiens-dentistes permanents. Nous recevons 80 patients la matinée et 80 autre l'après-midi. Le diagnostic de la majorité des patients est traité sur des chaises normales, sans lampe de consultation», se plaint le staff médical, appelant la direction du CHU d'Annaba à «accorder plus d'intérêt à un secteur aussi stratégique que la santé en milieu hospitalo-universitaire». Cette situation impacte également le volet de la formation où les médecins résidents ne peuvent pas pratiquer la chirurgie dentaire, sans avoir les moyens requis. Depuis deux années, plusieurs demandes ont été adressées à la direction générale pour doter cette clinique en produits dentaires et de trois autres fauteuils, qui coutent chacun 500 000 DA seulement. Depuis, rien n'a été fait car le CHU ne s'implique pas. Et si des patients sont compréhensifs par rapport à cette situation, d'autres ne le sont pas. Et c'est le chef de service de cette clinique qui en est la première victime de la «rage de dent» des certains malades.