Jamais de mémoire de praticien et de paramédical hospitalo-universitaire, la branche médicale qu'est la chirurgie dentaire à Annaba n'a connu pareil apport financier et matériel aussi important que celui mis à sa disposition dès le début de l'année 2004. Bénéficiaire, la clinique dentaire Elisa ressemble ces derniers mois à une ruche. Praticiens, étudiants, internes, cadres et agents paramédicaux, techniciens pour le montage des installations et patients à la recherche de soins spécifiques s'y côtoient. Tous n'ont d'yeux que pour ces 50 fauteuils dentaires de la toute récente génération. La plupart ont été installés au fur et à mesure dans les différents services au même titre d'ailleurs que les 6 radios, également récentes, dont 3 panoramiques et 1 numérique. Toutes ces acquisitions auraient été incomplètes si le directeur général du CHU Ibn Rochd, initiateur de cette grande et importante opération de restructuration et de réhabilitation de la clinique, n'avait pas pensé aux équipements de stérilisation et aux consommables. Aujourd'hui en quantité et en qualité, ces équipements étaient presque introuvables jusqu'à la fin 2003. Leur indisponibilité chronique représentait une hantise pour l'ensemble des animateurs de cette structure de santé. Elle était également classée dans la rubrique des handicaps majeurs qui ne permettaient pas aux praticiens et aux étudiants de répondre efficacement à la demande des patients. Il était grand temps que cet établissement de santé se refasse une « santé » après avoir failli s'écrouler sous la poussière, l'utilisation d'équipements acquis au lendemain de l'indépendance, un matériel obsolète et un personnel démotivé. Cinquante fauteuils dentaires dont 20 pour la clinique St-Augustin. « Jamais on ne s'est autant intéressé à notre clinique comme l'a fait l'actuel directeur général du CHU Ibn Rochd, le Pr Saïdia. Pour la première fois dans l'histoire de notre branche médicale, nous pouvons dire que nous sommes fières de dire que nous avons véritablement une clinique de chirurgie dentaire hospitalo-universitaire digne de ce nom. Avec le matériel vétuste à notre disposition, nous réalisons plus de 250 opérations/jour de soins divers, y compris de chirurgie. Avec le nouvel équipement, nous allons faire beaucoup mieux. Nos étudiants vont pouvoir travailler très à l'aise », a indiqué le Pr Sid, chef de service de la clinique Elisa. Trois points noirs figurent néamoins sur ce tableau. Dénoncés par de nombreux patients, ils concernent l'habillement de certains internes, l'hygiène corporelle, douteuse, et la ségrégation qu'ils appliquent en évitant de prendre en charge pour des soins les femmes et jeunes filles dont l'allure ou l'habillement ne correspond pas à leurs idées. En s'intéressant de très près à cette clinique et en débloquant une enveloppe financière conséquente, le directeur général du CHU a mis en relief tout l'intérêt qu'il accorde à un secteur aussi stratégique que la santé en milieu hospitalio-universitaire.