Outrés par l'embrasement des prix et ses répercussions dévastatrices sur le niveau de vie des ménages, des dizaines de citoyens ont marché, hier matin à Béjaïa, contre la vie chère, à l'appel de l'association ADIC de défense des consommateurs. Les marcheurs, parmi lesquels se trouvaient beaucoup de pères de famille, ont exprimé leur ras-le bol face à ce qu'ils qualifient de «délaissement de la société par les autorités». Sur les nombreuses pancartes brandies, on pouvait lire : «Non à la vie chère», «Les jeunes dans la galère et les vieux dans la misère», «Essouk yerna, ljiv yekhla» (les prix augmentent, les salaires non), «Où sont passées les autorités ?»…. Le mégaphone de Adjlia Yanis, président de l'association organisatrice, a résonné le long du parcours, de la maison de la culture vers le siège de la wilaya, au son de : «Ceux qui ne sont pas là pour travailler, qu'ils quittent», «Où sont les autorités, où est la DCP ?» Lors de deux rassemblements organisés avant et après la marche, le président de l'association a dénoncé le «laxisme» des autorités, direction du commerce en tête, qui restent «immobiles», dit-il, devant «le diktat des véritables coupables qui rendent la vie chère». Allusion faite aux importateurs et gros producteurs qui font grimper les prix par la spéculation, «sous les yeux des autorités». L'orateur estime que même si la cherté de la vie touche certes toute l'Algérie et que tous les prix grimpent, il n'en demeure pas moins que le cas de Béjaïa est exceptionnel. «Notre wilaya est délaissée par les autorités, l'absence sur le terrain des contrôleurs et le laisser-aller des responsables livrent le consommateur à tous les dépassements», dénonce Adjlia Yanis.