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Repère : Le déni
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Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2015

La «nostalgérie» a encore de beaux jours devant elle, refusant d'accepter que la guerre d'Algérie est finie depuis 53 ans, que l'Algérie est un pays indépendant, que «l'Algérie française» c'est du passé. Soit qu'«il est fini le temps des colonies», comme le rappellent à juste titre des pieds-noirs progressistes. Les revanchards de «l'Algérie française», à l'instar du maire de Béziers apparenté au Front national, Robert Ménard, alimentent la haine, les divisions, les rancœurs et les suspicions.
Plus, ils s'efforcent d'imposer la réécriture de l'histoire, des faits et événements inhérents à la colonisation française en Algérie. Lorsque le maire de Béziers débaptise la place du 19 Mars 1962 pour lui donner le nom du général putschiste Hélie Denoix de Saint-Marc – dont le nom est lié à la Bataille d'Alger et qui, jusqu'à la fin de sa vie, gardera le silence aussi bien sur la pratique de la torture par l'armée française que sur l'action criminelle de l'OAS – il n'en fait pas moins.
Dans un discours «allant largement au-delà de la réécriture de l'histoire, de l'apologie du terrorisme de l'OAS et de la propagande nationaliste» comme le souligne Jean-François Gavoury, président de l'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS (Anpromevo), Robert Ménard franchit les limites de la xénophobie et du racisme.
«Il y a 50 ans, je m'en souviens, vous vous en souvenez, nous tapions sur des casseroles en scandant ‘Al-gé-rie fran-çaise'. Il faudrait aujourd'hui avec la même ardeur, avec la même détermination, dire non à cette France métissée qu'on nous promet, qu'on nous annonce, qu'on nous vante. Dire non à cette France multiculturelle qu'on nous impose.» Dixit Ménard. L'indépendance de l'Algérie divise toujours les Français, un demi-siècle après la fin de la colonisation.
Ainsi, à la posture révisionniste et belliqueuse du maire de Béziers des associations représentatives du monde combattant, des victimes de l'OAS, de rapatriés, d'organisations syndicales et de formations politiques ont vu dans «l'infâme projet de Robert Ménard tant une menace au regard de l'ordre public qu'un risque de retour à la guerre, celle des mémoires, entre la France et elle-même», signale l'Anpromevo, une «provocation d'extrême droite qui entend remplacer un symbole de paix, le cessez-le-feu, par un symbole de guerre, un officier putschiste», Association des pieds-noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA).
«Ce lobby pro-OAS ou pro-Algérie française a su surfer sur la droitisation de la politique française, mais également placé des pions un peu partout. Ces gens-là sont dans un état d'esprit de guerre ouverte, de guerre des mémoires. Avec la loi du 23 février 2005, ils ont fait un travail de fourmi auprès d'élus et de personnalités politiques pour réhabiliter le colonialisme. Si des gens de gauche et de progrès ont répliqué, c'est qu'ils se sont estimés en situation de légitime défense tellement il y avait une distorsion de la réalité», soulignait l'historien Alain Ruscio, spécialiste de la colonisation, dans un entretien qu'il nous avait accordé à la veille de la visite d'Etat du président Hollande en Algérie, en décembre 2012.
A titre de rappel, candidat à l'élection présidentielle de mai 2007, Nicolas Sarkozy s'était engagé à réhabiliter l'OAS, ce qu'il fera une fois élu à la tête de l'Etat français. Robert Ménard ne constitue pas un épiphénomène dans une société française dont de larges pans sont gagnés par le repli sur l'identité «judéo-chrétienne» et le rejet de l'immigration maghrébine, engendrant un climat malsain, renforcé par les élections départementales de dimanche prochain pour lesquelles le Front national est donné favori dans plusieurs départements par les sondages.
Ainsi, l'historien Benjamin Stora, président du Conseil d'orientation du musée de l'immigration à Paris, a dénoncé des actes récents de «vandalisme» et notamment des tracts contre l'immigration et le «multiculturalisme» collés sur la façade du musée. Quand bien même le Premier ministre, Manuel Valls affirme que «la nostalgie, notamment la nostalgie de l'Algérie française, n'apportera rien de bon», le mal n'est-il pas déjà fait ?


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