La situation dans la commune d'Azazga générée par l'intervention musclée de la police pour réinstaller le maire après six mois de blocage des activités des élus par la coordination des comités de cinq villages en l'occurrence Cheurfa N Bahloul, Flikki, Hendou, Iazouguene et Aït Bouadda, s'est nettement détériorée, notamment depuis mercredi, quand les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de quinze villageois qui ont passé plus de 24 heures de garde à vue au commissariat. La police voulait à tout prix prendre possession de la placette de la mairie où les villageois avaient pris position pour s'opposer à la réinstallation du maire contre la volonté des 5 comités village. Jeudi, dernier, la ville d'Azazga s'est transformée en ville morte suite à l'appel de la coordination des comités de villages à une marche et à une grève générale. Si la grève générale a été très largement suivie, donnant lieu à une ville quasi déserte, la marche pacifique qui devait démarrer devant la BADR a été empêchée par la police puisque, tôt dans la matinée, une brigade antiémeute a pris position en bloquant tous les accès. Une tentative des villageois de démarrer la marche a donné lieu à un début de pagaille puisque des policiers ont lancé des bombes lacrymogènes pour dissuader les marcheurs. La manifestation n'a pas eu lieu, les citoyens sont restés sur les lieux jusqu'en fin d'après midi, avant de se disperser dans le calme. Par ailleurs, le bureau régional du RCD a diffusé une déclaration dans laquelle il fustige le pouvoir dans «sa gestion des affaires publiques et son irresponsabilité dans la prise de décision». Les membres du conseil national du RCD «dénoncent l'utilisation de la violence à l'encontre de citoyens pacifiques dans leur action et incitent les pouvoirs publics à plus de respect dans l'application de la loi». Le RCD appelle la population «à une vigilance soutenue pour parer à toute tentative de déstabilisation de la région particulièrement à l'approche du 20 avril qui reste une date phare de notre histoire».