Les comités de village de la commune d'Azazga continuent d'exiger la dissolution de l'assemblée locale. Après plus de six semaines d'interdiction d'entrée des élus dans leurs bureaux respectifs au niveau de l'APC d'Azazga (3 km à l'est de Tizi Ouzou), ceci alors que les services de l'état civil fonctionnent normalement, la coordination des comités de village, regroupant Hendou, Flikki, Iazouguene (Azazga), Aït Bouadda et Cheurfa N'Bahloul, ont organisé hier une marche à laquelle ont participé des centaines de citoyens. La manifestation a démarré devant l'agence de la Badr pour aboutir au siège de l'APC. Cette marche a été également soutenue les commerçants qui ont baissé les rideaux durant les premières heures de la matinée. Une foule d'un millier de personnes s'est amassée en début de matinée devant la banque, à la sortie sud d'Azazga. La circulation automobile a été perturbée et les services de sécurité ont minutieusement organisé les déviations pour dégager la principale voie empruntée par les marcheurs.La procession s'est ébranlée sous les cris : «Les élus Berra !», «La solution dans la dissolution», «Non à la mafia du foncier !». Des banderoles portant les mêmes slogans ont été déployées. Un membre de la coordination des comités de village cordonne la marche à l'aide d'un mégaphone. Arrivés devant l'APC, un meeting a été organisé et durant lequel les délégués respectifs, à partir de la terrasse du chantier du nouveau siège de l'APC, ont réitéré leur détermination à aller jusqu'au bout de leur principale revendication, à savoir la dissolution de l'assemblée communale. Tous les griefs formulés par les comités de village contre les élus ont été rappelés par les orateurs devant la nombreuse assistance qui a répondu à chaque fois par des applaudissements. M. Rachid Allouache, autant que les délégués des autres villages ont dressé un violent réquisitoire à l'endroit des élus locaux et de l'administration de wilaya qui semble ignorer les doléances des habitants de cinq grands villages de la commune d'Azazga. Dans leur intervention, les délégués ont rappelé tous les points soulevés dans leur plate-forme de revendications, dénonçant «la dilapidation du foncier largement squatté au vu et au su des élus», «la non régularisation des lotissements encore dans l'indivision, à l'exception d'un seul, celui situé aux Chalets», «le ramassage des ordures pour la ville et pas pour les villages», «gestion défaillante des écoles primaires», «les travaux d'aménagement urbain qui piétinent».. Ils déclarent, en outre «qu'aucun projet nouveau n'a été lancé depuis l'arrivée des nouveaux locataires de l'APC, à l'exception des opérations inscrites lors du mandat précédent».Ce qui a marqué très fortement ce meeting, c'est l'intervention du délégué syndical des travailleurs de l'APC, Hocine Selloum, qui a dénoncé la tentative de blocage de la paie des employés de l'APC, dont les ordres de virement ont été finalement signés par le chef de daïra, à quelques jours de la fête de l'Aïd. A noter que l'administration de wilaya s'est contentée de souligner que la commission d'enquête dépêchée par ses soins n'a pas abouti à des conclusions qui accableraient les élus locaux, mais les comités de village estiment que les deux années de gestion communale n'ont rien apporté à la population locale qui se plaint, par contre, de l'absence de l'écoute au niveau de l'exécutif de l'APC et la non prise en charge des préoccupations des citoyens.