Dans un communiqué rendu public hier, Reporters sans frontières (RSF) s'inquiète des intimidations qui visent une nouvelle fois la presse en Algérie. «Le chef de l'Etat algérien s'en est pris à la presse, le 19 mars 2015, à l'occasion de la fête de la Victoire. Cette nouvelle tentative d'intimidation des médias proches de l'opposition s'inscrit dans un climat difficile pour la presse depuis la réélection de Abdelaziz Bouteflika en avril 2014», note l'organisation, en faisant remarquer que ces propos ont été certes «corrigés par une dépêche gouvernementale». «Les propos du président algérien font craindre un renforcement des pressions visant les journalistes et ne peuvent que détériorer un peu plus la situation dans laquelle les journalistes exercent leur métier», déclare Lucie Morillon, directrice des programmes de RSF. Dans le même communiqué, RSF rappelle entre autres le cas de «détention» de Abdessami Abdelhaï, emprisonné depuis plus de 19 mois et dont le procès n'est pas encore programmé ; celui du journaliste d'El Djoumhouria, Mohamed Chergui, condamné à trois ans de prison ferme et 200 000 DA d'amende pour «atteinte au Prophète» et le retrait d'accréditation à Boualem Ghomrassa, correspondant du journal Asharq Al Awsat, pour étayer son constat des atteintes dont fait l'objet la profession. Le communiqué cite également les intimidations exercées via des annonceurs, notamment les déclarations du patron d'Ooredoo excluant l'achat de pages de publicité sur les supports qui porteraient atteinte «à l'Algérie ou au Qatar».