L'association «Bachaïr Chifa» de Relizane vient de recevoir des pouvoirs publics un budget de six milliards de centimes et un terrain de plus de 500 mètres carrés pour ériger une «clinique» spécialisée dans la roqia et la médecine traditionnelle coranique. Cette structure sera édifiée sur cinq étages et sera dotée de toutes les commodités nécessaires à son fonctionnement. Concernant ce projet, le président de «Bachaïr Chifa», M. Belahmar Hadj, a indiqué que «ce projet est notre fierté, et ce, sur deux plans. Le premier est qu'il fera l'objet d'une thèse de Doctorat qui sera soutenue en septembre par un chercheur algérien et, la seconde est que la construction de cette clinique est venue répondre à une très forte demande de la part des citoyens». « Notre association, ajoute-t-il, reçoit quotidiennement plus de 300 personnes en quête de roqia et de médecine traditionnelle, ce qui nous a poussé à réfléchir pour mettre sur rails ce projet pour édifier une clinique moderne. Celle-ci sera dotée de médecins pour traiter les maladies d'ordre biologique et de psychologues, ainsi que de roqate qui possèdent assez d'expérience pour offrir des prestations de qualité aux malades qui nous sollicitent». Notre interlocuteur a relevé, en outre, que «la clinique comprendra une salle de conférences qui accueillera des rencontres scientifiques et des visiteurs de plusieurs pays. La clinique sera également dotée d'un centre de formation pour les roqate, ceci, dans le but d'introduire la science moderne dans cette vieille discipline médicale musulmane et pouvoir ainsi barrer la route à tous les charlatans qui font beaucoup de mal aux gens et les détroussent de leur argent au nom de la religion». Pour le président de l'association «Bachaïr Chifa», ce qu'il y a de particulier dans ce projet est qu'il réunira, pour la première fois dans le monde musulman, des médecins, des psychologues et des roqate, une clinique mixte en quelque sorte pour orienter le malade sur le plan physique et psychologique puis, si nécessaire, vers le raqi si le cas le nécessite, le but étant d'offrir au malade des prestations thérapeutiques alliant médecine moderne et traditionnelle. De son côté, M. Mohamed Hamek, chercheur et psychologue de l'université de Bouzaréah, a indiqué que ce projet permettra d'élever le niveau scientifique et psychologique du raqi dans le cadre de sa formation. Il permettra également d'attirer l'attention des psychologues et des sociologues pour se pencher sur les spécificités de la roqia qui est devenue un domaine qui attise les polémiques des uns et des autres, notamment que cette médecine traditionnelle réussit parfois là où la médecine moderne a failli, en traitant avec succès des maladies que la médecine classique n'a pas pu expliquer, ceci, dans plusieurs spécialités. A noter que M.Hamek Mohamed s'apprête à soutenir, en septembre prochain, une thèse de Doctorat sur ce projet de clinique, sous la direction d'un professeur de l'université d'Abu Dhabi, après avoir soutenu avec succès une thèse de Magister sur «le traitement par la roqia entre psychologie et religion», le 21 avril dernier. Cette thèse a été supervisée par le professeur Abderrahmane Si Moussi, directeur du laboratoire d'anthropologie psychologique et psychopathologique de l'université de Bouzaréah. Cette thèse a été parrainée par M. Belahmar Hadj de l'association «Bachaïr Chifa». Le chercheur a en effet collecté toutes les données relatives à son étude au sein de cette association en suivant des séances de roqia et de médecine traditionnelle. A signaler que c'est la première fois dans le monde arabe que la roqia fait l'objet d'un travail de recherche sur le plan académique. La thèse du Magister, rappelle-t-on, a été traduite en anglais aux Etats-Unis pour les universités américaines.