Considérée comme un pays à risque en raison des dysfonctionnements contenus dans ses lois relatives au blanchiment d'argent et à la lutte contre le terrorisme, l'Algérie est toujours sur la liste grise du GAFI. Les défaillances relevées par cette organisation persistent en raison de l'absence d'un plan d'action que l'Algérie peine à promulguer. L'Algérie est toujours portée sur la liste grise du Groupe d'action financière internationale (GAFI), aux côtés du Myanmar et de l'Equateur. La nouvelle loi contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme qu'elle a présentée, fin mars dernier, lors de la réunion du GAFI, ne lui a pas permis un meilleur classement en raison de la «persistance des défaillances» déjà mentionnées lors de la réunion plénière, en octobre 2014. En effet, dans son communiqué du 27 mars dernier, le GAFI a pris acte des «mesures d'amélioration» du dispositif légal de lutte contre le blanchiment d'argent et la lutte antiterroriste, qu'il dit «accueillir favorablement», mais précise que «des défaillances persistent» et, de ce fait, «encourage l'Algérie à remédier à ses défaillances persistantes et à poursuivre le processus de mise en œuvre de son plan d'action». En attendant, le GAFI a appelé les Etats membres «à étudier les risques» émanant de l'Algérie, de l'Equateur et du Myanmar, toujours portés sur liste grise, et à appliquer les contre-mesures contre l'Iran et la Corée du Nord, deux pays qui sont, quant à eux, sur liste noire. Dans ce cadre, l'Algérie restera, pour la finance mondiale, un pays à risque dont la législation n'est pas étanche en matière de blanchiment. En fait, il ne suffit pas de promulguer un texte de loi contre le blanchiment d'argent et la lutte contre le terrorisme ou, en plus de la loi, un plan d'action clairement défini qui mette en application toutes les dispositions et mécanismes prévus par celle-ci. Or, à ce jour, ce plan d'action peine à sortir des bureaux du groupe d'experts (finance-justice) chargé d'élaborer le décret d'application de la loi, promulguée au forceps en février dernier après un débat houleux à l'Assemblée nationale. «Il y a eu des réunions entre les représentants du ministère de la Justice et leurs collègues des Finances, mais rien avec une mouture. Encore une fois, le texte d'application risque de prendre du temps. Ce qui se traduira encore une fois par une longue attente durant laquelle le nom de l'Algérie figurera toujours sur la liste grise du GAFI. En clair, l'Algérie restera un pays à risque pour la finance internationale», explique une source proche du ministère des Finances, qui exprime ses «regrets» quant à une situation qu'il juge «malheureuse».