Ce qui devait arriver arriva. Hier, au siège du comité exécutif du commissariat de Constantine capitale de la culture arabe, deux responsables, Sami Bencheikh El Hocine, commissaire de Constantine capitale de la culture arabe, et Lakhdar Bentorki, patron de l'ONCI, ont rompu le fil ténu qui les maintenait dans la correction, pour se dire en face ce que chacun pense de l'autre. Les deux hommes qui se détestent cordialement depuis quelques mois déjà, pour des histoires de prérogatives et de leadership, ont crevé l'abcès devant tout le monde présent sur les lieux. La cause : la distribution des invitations et la gestion du public de la Malhama, l'opérette créée pour l'ouverture. Cette histoire a commencé vendredi soir au Zénith qui a connu un cafouillage indescriptible. Alors que les services du commissariat organisateur avaient distribué 2500 invitations, Bentorki est venu ouvrir au public les portes de la salle, vite remplie, ce qui a laissé les invités dehors. Le DG de l'ONCI se dit seul patron de la salle baptisée désormais du nom d'Ahmed Bey, et refuse par conséquent que le commissariat s'immisce dans sa gestion. Or, l'événement entier, et la Malhama en particulier, ne sont pas propriétés de l'ONCI qui est juste producteur exécutif. C'est en tout cas le point de vue du commissariat. Ce premier incident s'est répété hier, et alors que le commissariat avait distribué des invitations pour remplir la salle pour un troisième spectacle prévu pour la soirée d'hier, Bentorki a débarqué dans les bureaux et s'est accroché avec Bencheikh El Hocine. Les deux responsables se sont insultés, en vidant leur sac. Pour un moment, le siège du commissariat s'est transformé en une véritable foire d'empoigne. Depuis l'installation par la ministre de la culture des chefs des départements de la manifestation, le DG de l'ONCI a réussi à se tailler l'essentiel du budget et la responsabilité d'au moins trois départements. Il a fini aussi par obtenir la gestion de la fameuse salle Zénith, avec un décret signé par le Premier ministre. Bentorki a créé aussi un «incident diplomatique» en refusant d'utiliser l'équipement son et lumière de la salle, qu'il juge insuffisant, et place un nouveau matériel. Et lors de l'ouverture, il a actionné ses relais médiatiques, notamment au sein de l'ENTV, pour que son organisme soit cité opportunément en tant que l'artisan de la parade et de la Malhama. Un marketing communicationnel qui a bien payé, puisqu'il a réussi à voler la vedette au commissariat de Bencheikh El Hocine. L'incident d'hier va certainement marquer la manifestation pour les jours à venir et risque de faire des dégâts dans cet événement qui bat de l'aile dès le début. Hier, le palais de la culture Mohamed Laïd El Khalifa qui devait accueillir trois expositions, après son inauguration jeudi par Abdelmalek Sellal, était fermé pour… travaux !