Le diabète chez la femme enceinte peut avoir des conséquences graves sur l'enfant. Le diagnostic a été établi par des spécialistes de la santé infantile, lors des 8es journés de pédiatrie organisée jeudi dernier au CHU de Tizi Ouzou. «Le diabète est un problème de santé publique. Une maladie métabolique Les conséquences pour le nouveau-né sont d'autant plus graves que le diabète est ancien. La mortalité et la morbidité périnatales sont liées au nombre de malformations, d'accidents obstétricaux, de détresses respiratoires et de troubles métaboliques», a indiqué le Dr A. Sari, du CHU de Beni Messous. Artère ombilicale unique, malformations cérébrales, cardiaques, squelettiques, vertébrales, digestives et urologiques sont parmi les principales anomalies congénitales générées. «Pour la diabétique connue, la prise en charge préconceptionelle doit passer par la programmation de la grossesse, et ce, pour la normalisation de la glycémie. Dans le cas où la femme n'est pas diabétique, la stratégie de dépistage du diabète gestationnel est importante». Abordant la réanimation du nouveau-né en salle de soins, le Dr Bensaadi, du CHU de Tizi Ouzou, a mis en exergue l'importance de cet ensemble de gestes et soins spécialisés visant à restaurer et à assurer une respiration alvéolaire efficace. «6 à 10% des naissances auront besoin d'une assistance à la naissance (stimulations tactiles, aspiration des voies aériennes supérieures, ventilation…) et 1% nécessite des manœuvres de réanimation plus poussées». Selon elle, la prématurité représente 9% de l'ensemble des naissances. «Quelque 80% des prématurés de moins de 1500 grammes sont orientés en réanimation. La priorité de la réanimation respiratoire a été affirmée dès 2005 par l'American heart association (AHA), suivie des recommandations de l'International liaison committee on resuscitation (ILCOR) et de l'European resuscitation council (ERC)». Elle a ajouté : «Il est nécessaire de mettre en œuvre les moyens thérapeutiques pour pallier les effets d'une mauvaise adaptation à la vie extra-utérine. A l'extrême, assurer la survie de l'enfant en préservant ses grandes fonctions vitales, pulmonaire, circulatoire et cérébrale. Pour cela, il faut assurer une ventilation alvéolaire efficace, puis assurer une circulation efficace». Pour une bonne prise en charge du nouveau-né dans nos cliniques, le Dr Besaadi recommande : «Il faut d'abord savoir communiquer et reconnaître les situations à risque, avoir le dossier obstétrical et le carnet de maternité. Aussi, avoir une équipe pour réanimer si besoin. Au moins 2 personnes présentes pour l'enfant, dont l'une formée à la réanimation du nouveau-né. La procédure écrite de prise en charge, la répartition des rôles (qui fait quoi) et la préparation du matériel sont également indispensables. On n'attend pas la dernière minute pour constater que la table chauffante est en panne». D'autres aspects liés à la prise en charge du nouveau-né ont été développés lors de cette rencontre. Les interventions ont porté notamment sur la promotion du dépistage précoce et pluridisciplinaire des nouveau-nés, le nez asthmatique de l'enfant, l'anémie et les cardiopathies congénitales. Dans son allocution d'ouverture, le directeur du CHU de Tizi Ouzou a souligné que l'objectif de ces journées scientifiques est «d'encourager les bonnes volontés qui veulent créer et contribuer à la formation médicale continue des étudiants internes, résidents et du personnel médical». Le secrétaire général du CHU Nedir Mohamed a souligné pour sa part que le but assigné aux journées de pédiatrie est de donner des soins consciencieux, corrects. «Ces rencontres servent à améliorer les connaissances du personnel médical, car les patients sont exigeants en matière de soins et de prise en charge dans nos hôpitaux», conclut-il.