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«Tamazight est un projet qui reste à concevoir»
Kamel Bouamara, professeur à l'université de Béjaïa
Publié dans El Watan le 20 - 04 - 2015

De tout ce qui fait la force d'une langue, sa production littéraire et scientifique en est un fondement, la matrice, s'il en est. Pour le cas de tamazight, à côté d'un riche corpus oral dont des zones entières restent à exploiter, l'écriture a réussi le pari de se frayer un chemin en dépit d'un reflux littéraire de caractère planétaire.
Cependant, force est de dire que ce pari a été réussi dans un environnement immédiat hostile. Bien des talents et des initiatives de génie sont inhibés par un Etat chez qui le déni identitaire est une seconde nature. Entre autres découragements aussi, l'anarchie, l'improvisation et le manque de sérieux qui caractérisent le monde de l'édition. Le professeur de tamazight à l'université de Béjaïa, Kamel Bouamara, n'en pense pas moins.
Invité du Café littéraire de Béjaïa, samedi au TRB, pour une conférence sur le thème : «La production littéraire et scientifique d'expression amazighe», à l'occasion de l'anniversaire du Printemps berbère d'avril 1980, le professeur a dit, à ce propos, que «bien des auteurs d'expression amazighe gardent leurs œuvres dans les placards à cause des problèmes qui gangrènent les maisons d'édition, lesquelles souffrent de manque de moyens, de fonds de roulement, de sérieux et de professionnalisme».
Il souligne dans ce sillage qu'en dépit de cette entrave, les livres d'expression amazighe, depuis quelques temps, occupent la première place des ventes, à côté de ceux d'expressions arabe et française. Dans la foulée, Kamel Bouamara a déplié l'historique de la bibliographie d'expression amazighe, en particulier celle de la Kabylie.
Avouant ne pas être exhaustif, l'orateur remonte aux premiers balbutiements de la «standardisation» de la langue berbère, soit, dit-il, à partir des études linguistiques et anthropologiques effectuées «pour des fins colonialistes» par les militaires et administrateurs français dès 1830, les Pères blancs, les auteurs de l'après «ouverture» démocratique de 1989, en passant par les insurgés de la tariqa Errahmania de 1871 (Echikh Aheddad), les universitaires d'Alger (Ben Sdira, Saïd Boulifa…), l'académie berbère, les étudiants de Ben Aknoun dont Saïd Sadi et Mohya, qui a traduit Kateb Yacine, sans oublier les auteurs en exil et Mouloud Mammeri qu'il considère comme étant le plus prolifique d'entre tous.
Du côté de la science, le conférencier évoque l'introduction en informatique, en linguistique, en littérature et même en mathématiques, d'un lexique spécifique à chacun de ces domaines, de même que l'existence de plusieurs dictionnaires. Le religieux n'est pas en reste en ce sens que des versions du Coran et du Nouveau Testament ont été réalisées.
Ceci dit, le spécialiste de la langue amazighe admet que «tamazight est un projet qui reste à concevoir». En d'autres termes, explique-t-il, «la création toute seule ne suffit pas car il faut qu'un cadre juridique vienne consolider les acquis et donner à tamazight les moyens pour qu'elle prenne son envol». Dans la foulée, Kamel Bouamara fustige l'inconséquence des manifestations officielles organisées dans le cadre «de la promotion de la culture amazighe», les jugeant «budgétivores et folkloriques». Il cite dans ce sens la toute fraîche première édition du Festival universitaire de l'art et de la culture amazighe qui a, d'ailleurs, essuyé des critiques virulentes, notamment de la part des étudiants.
Interrogé par nos soins pour savoir quelle lecture faire de l'organisation de telles manifestations, additionnées au fait qu'une version amazighophone de l'APS est lancée depuis peu, Kamel Bouamara a répondu que cela «pourrait être des signes avant-coureurs d'une prochaine officialisation». Quant à la promotion de la langue amazighe, le professeur a déclaré qu'il est «personnellement contre une académie berbère». Et d'argumenter : «Nous n'avons pas d'académiciens, de plus des structures de ce genre, à l'image du HCA, ne travaillent pas dans l'intérêt de tamazight.»
A ce sujet, l'orateur estime qu'il est préférable de travailler sur les langues existantes séparément et de promouvoir, dans un premier temps, la polygraphie. Pour sa part, le doctorant Nacer Mehdi s'est attelé, lors de son intervention, à décortiquer l'état des lieux de l'apprentissage de tamazight via le e-learning, faisant le tour des plateformes d'enseignement qui, selon lui, ont beaucoup plus du succès chez les immigrés.


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