En dépit de toutes les polémiques nées suite aux couacs de l'organisation de la fameuse Malhama de Constantine à la salle Zénith, avec les accusations échangées entre le responsable du commissariat de la manifestation et celui de l'ONCI, et toutes les chroniques journalistiques qui s'en suivirent, le public constantinois, qui semble ne plus accorder beaucoup d'importance à ce débat, a montré par contre un grand engouement pour les activités programmées depuis l'inauguration de l'événement culturel, le 16 avril dernier. Le rush des Constantinois vers la salle au lendemain de la cérémonie d'ouverture renseigne sur le vif intérêt pour toute activité culturelle dans une ville sevrée de ce genre d'événement depuis de longues années. Il fallait voir aussi les longues files qui se formaient chaque jour devant le palais de la Culture Mohamed Laïd Al Khalifa, situé à la place des Martyrs, en plein cœur de Constantine, devenu la destination privilégiée des mélomanes et de tous les curieux. «C'est bien de choisir ce lieu, car il arrange mieux les simples citoyens ; en plus, cela nous permet d'avoir des informations sur le programme de la manifestation», explique Saïd, enseignant dans un CEM. Au vu du grand monde qui s'attarde devant les différentes expositions organisées, on a l'impression que les gens ne veulent rien rater de cette manifestation. Expositions consacrées au «Royaume Numide» Cela s'est vérifié surtout lors des expositions consacrées au «Royaume Numide», aux «Manusrits» et à «la rétrospective de l'artiste Kamel Nezzar». Cela s'est vu également à l'occasion de la semaine culturelle des wilayas de Tipasa et Tamanrasset, où la salle des spectacles était archicomble. «Des dizaines de familles, dont certaines sont venues des wilayas limitrophes, mais aussi des centaines de jeunes sont venus assister aux concerts de Amel Zen et des troupes targuies Imzad et Imerhene, ceci sans parler de ceux qui n'ont pas y assister faute de places, ce qui nous a créé des problèmes pour contenir ce beau monde», nous confie un des organisateur au palais Al Khalifa. Hier, dans le même palais Al Khalifa, la Semaine culturelle de la Palestine a attiré un monde fou, au point où la délégation palestinienne a trouvé des difficultés pour satisfaire toutes les curiosités. Si pour le public cette manifestation était la bienvenue pour les faire sortir de la routine qui les tue au quotidien, le reproche est fait pour les responsables chargés de la programmation, car jusqu'à présent il n'y a aucun canal de communication fiable et efficace qui puisse permettre aux Constantinois d'être informés sur les différentes activités. «Pourtant, les supports publicitaires existent, mais ils sont inexploités ; par exemple, pourquoi a-t-on installé un écran géant à la place des Martyrs et qui demeure toujours éteint, au lieu de l'utiliser pour afficher les programmes de la manifestation ?» s'interroge Riadh, étudiant universitaire. La question demeure encore posée, surtout que ni le commissariat de la manifestation, ni l'ONCI, ni même la direction de la culture de la wilaya n'ont pu (ou ne veulent pas) accorder leurs violons et dépasser les mésententes pour assurer la réussite de l'événement, du moins pour le moment.