Le bras de fer entre l'Iran et les pays occidentaux se poursuit et personne ne peut faire un pronostic sur son issue. Ces derniers avaient donné jusqu'au 31 août au régime de Téhéran pour qu'il mette fin à son programme d'enrichissement de l'uranium, sous peine de sanctions. Le président Mahmoud Ahmadinejad s'est montré inflexible. Il n'est pas question de renoncer à l'acquisition de l'énergie nucléaire, mais il est prêt à négocier avec les Nations unies ou toute autre partie. D'où lui vient cette intransigeance doublée d'une incroyable assurance ? Jamais l'Occident n'a été défié de cette manière. Il faut croire que les dirigeants iraniens considèrent ces menaces comme de la pure gesticulation. Téhéran croit à juste titre que le Conseil de sécurité ne réussira jamais à lui imposer des sanctions ou à le soumettre à un embargo international. Deux pays, la Russie et la Chine, opposeront leur veto à toute initiative de ce genre. Le premier a d'importantes relations économiques avec l'Iran et il n'est pas question pour lui de renoncer à un marché juteux et prometteur. Le second, quant à lui, dépend énormément du pétrole iranien pour la poursuite de son extraordinaire croissance. Les Chinois ne sont pas assez fous pour renoncer à un tel fournisseur, d'autant que le pétrole se fait de plus en plus rare sur le marché international. Même l'Europe occidentale y réfléchira à deux fois avant de réfléchir, et réfléchir uniquement à punir le pouvoir iranien. Dans une telle perspective, le prix du pétrole flambera et elle en sera la première victime, alors que les Etats-Unis, qui poussent dans ce sens, seront à l'aise grâce à leurs réserves et à leur production pétrolière. Le Japon, lui aussi, ne se laissera pas faire. L'Iran est son principal fournisseur d'or noir. Il est prêt à exercer toutes les pressions possibles pour empêcher l'imposition de sanctions. Reste une autre solution : la destruction des installations nucléaires iraniennes par les Etats-Unis. Israël, surtout, pousse vers cette direction. Malheureusement pour lui, l'Iran possède, aujourd'hui, des missiles capables de toucher n'importe quel point du territoire israélien. Les dirigeants iraniens ont déclaré qu'en cas d'agression américaine, c'est Israël qui en subira le premier les conséquences. C'est-à-dire qu'il y aura un embrasement général qui pourrait s'étendre à une grande partie de la planète. Rien ne dit que les dirigeants iraniens bluffent. Ils ont les moyens de leur politique. Dans toute cette histoire, on ne comprend pas l'acharnement des pays occidentaux contre un pays soupçonné de vouloir fabriquer la bombe atomique, alors qu'ils se taisent sur Israël qui, lui, possède au moins trois cents bombes atomiques, armes qu'il a pensé utiliser contre les pays arabes durant la guerre d'octobre 1973. C'est là une discrimination inacceptable, surtout qu'Israël vient de prouver, une nouvelle fois, à la face du monde, que c'est un « fauteur » de guerre déterminé à remettre en cause la paix par tous les moyens.