Emboîtant le pas aux assemblées générales grévistes des universités : USTO d'Oran, de Blida et de Constantine, celle de l'USTHB Houari Boumediene, à Alger, a annoncé, hier, « sa détermination à rester en grève jusqu'à la levée des poursuites judiciaires et la satisfaction de ses revendications ». Et d'appeler « les enseignantes et enseignants à une présence massive, tous les jours à 8h, au piquet de grève, à partir du 4 septembre 2006, pour la défense du droit de grève et de leurs prérogatives pédagogiques ». Dans une déclaration sanctionnant une AG, tenue hier à l'USTHB, les grévistes interpellent également la Coordination nationale des sections (CNES) en grève, demandant à celle-ci d'« organiser un rassemblement devant le Palais du gouvernement ». Prenant acte » de la levée du contrôle judiciaire contre leurs représentants, à savoir Farid Cherbal, Mustapha Mechab et Khaled Bessila, les grévistes se déclarent « fidèles au préalable de l'extinction des poursuites judiciaires ». Dans la foulée, il est également souligné « la violation de la réglementation par le directeur de l'ENS de Bouzaréah, qui a refusé de mettre à la disposition des enseignants en grève le PV de reprise de service ». La déclaration des grévistes intervient au lendemain d'une rencontre à Tipaza entre le staff dirigeant de la coordination nationale du CNES (qui désapprouve le mouvement « par respect à une décision de justice ») et deux délégués de la « coordination des établissements en grève ». La rencontre, quoique informelle, qui s'est tenue autour d'un repas lors de l'inauguration de l'université d'été du CNES, devait susciter, il faut le dire, beaucoup d'espoir chez les uns et les autres. En dépit des divergences, chaque partie était animée d'une volonté allant dans le sens d'une sortie de crise. En témoignent les manchettes de la presse, qui, dans son ensemble devait mettre en exergue l'« atmosphère détendue », voire « le prélude à une réconciliation entre les deux parties du CNES ». Les observateurs se sont-ils trompés dans l'analyse ? En tout cas, la grève qui dure depuis le 13 mai 2006 sera ainsi reconduite jusqu'aux prochaines assises de la Coordination des sections en grève, le 7 septembre 2006. Du coup, les « dégâts collatéraux » seront les blocages des examens, dont le coup d'envoi sera « officiellement » lancé aujourd'hui. D'aucuns estiment cependant que les « frondeurs » ne peuvent en ce cas être traités d'« irréductibles » dans la mesure où ceux-ci ne cachent pas leur disponibilité à « ressouder les rangs du CNES ». « Que l'on se rencontre dans un conseil national avec au préalable la réhabilitation, par les instances actuelles du CNES, des responsables déchus. Et tout sera possible », nous a indiqué, hier, M. Ihaddadène, syndicaliste gréviste de l'USTHB. Pour la coordination nationale, qui appelle au « gel de la grève », dans le souci de « préserver un CNES fort et uni », « les assemblées générales seront les bienvenues pour participer à un conseil national extraordinaire dans les plus brefs délais ».