Quelque 137 449 amendements contre le projet de loi de privatisation de GDF, prévue en vue de la fusion entre ce groupe gazier français et Suez, ont été enregistrés par les services de l'Assemblée nationale française, à deux jours de l'examen de ce texte par les députés, a rapporté hier l'APS. Le Parti communiste (PCF) est le principal dépositaire avec 93 654 amendements, suivi du Parti socialiste (PSF) avec 43 693, selon l'Assemblée nationale qui indique que 49 amendements ont été déposés par sa commission des Affaires économiques, 46 par des députés du parti de la Majorité, l'UMP, et 7 par la commission des Finances. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé « le coup de force » du gouvernement pour privatiser GDF, y voyant un « scandale démocratique ». « Nous sommes à quelques mois de l'élection présidentielle et les différents candidats devront s'engager, notamment dans le domaine de l'énergie, et là, sans légitimité, un pouvoir qui a perdu toute assise de confiance populaire se permet d'imposer la privatisation de GDF en espérant que cette décision sera sans retour », a-t-il dit. La même opposition est affichée par Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, jugeant que les motivations avancées pour justifier la fusion des deux entreprises sont « incohérentes ». « Nous restons résolument opposés à cette fusion. Tantôt il faut sauver Suez et mettre cette entreprise à l'abri d'une Opa, tantôt c'est pour donner à Gaz de France les moyens financiers de son développement », a-t-il estimé. Malgré cette large opposition, le ministre français de l'Economie, Thierry Breton, a déclaré qu'il était « très confiant » quant à l'adoption du projet de loi de privatisation de Gaz de France. Le projet de loi ouvrant ce rapprochement entre GDF et Suez a été voté la semaine dernière par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale avec les seules voix de l'UMP. Le texte réduit la participation de l'Etat français dans le capital de GDF à 34%, un préalable à une fusion avec Suez.