Un nouveau géant mondial du secteur de l'énergie, le groupe français GDF-Suez, devait voir le jour, hier, avec l'approbation de la fusion des deux entreprises par leurs actionnaires respectifs, après deux ans et demi de rebondissements. La création de ce groupe mettra un terme au feuilleton d'un mariage annoncé en février 2006 entre le groupe public gazier GDF et le groupe privé d'énergie, d'eau et de déchets Suez. Le nouveau groupe affichera l'un des premiers chiffres d'affaires du secteur au niveau mondial, soit près de 75 milliards d'euros, davantage que l'allemand EON, le russe Gazprom ou le français EDF, et va employer près de 200 000 personnes. Les actionnaires de Suez, réunis hier matin à Paris, ont approuvé à plus de 99% la fusion de leur groupe avec Gaz de France, ainsi que la prochaine mise en Bourse, le 22 juillet, de Suez Environnement. Les actionnaires de GDF devaient valider à leur tour la fusion dans l'après-midi. Il s'agit de “l'une des plus grandes fusions menées en France depuis vingt ans”, a souligné le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, devant l'assemblée générale des actionnaires de son groupe, à laquelle participait le PDG de GDF, Jean-François Cirelli, futur numéro deux de GDF-Suez. La fusion prévoit l'échange de 22 actions Suez contre 21 actions GDF, et la mise en Bourse de Suez Environnement, le pôle eau et déchets de Suez. Son premier actionnaire sera l'Etat français, avec 35,6% du capital. “C'est l'aboutissement d'un rêve”, d'un mariage “porté par la mutation des marchés de l'énergie” qui s'ouvrent en Europe et se concentrent autour de grands groupes, a fait valoir M. Mestrallet. Seuls quelques actionnaires ont contesté la parité de fusion, déploré un “manque de vision à long terme”, ou encore dénoncé un “mariage du bras droit avec la jambe gauche”. Le nouveau groupe sera “fusionné” officiellement le 22 juillet à 00h00, jour de sa mise en Bourse, a précisé M. Mestrallet, ce qui permettra aux investisseurs de connaître sa valeur – 91,5 milliards d'euros hier en additionnant leurs capitalisations. R. E.