Chaque week-end, le jardin d'Essai est envahi par les visiteurs qui viennent de toutes les wilayas du pays. Au fil du temps, le jardin est devenu un lieu de villégiature qui attire de plus en plus de monde. Cependant, le nombre grandissant de visiteurs n'est pas sans conséquence sur le jardin, qui, faut-il le rappeler, est un jardin botanique consacré à la recherche et au développement de la flore. Si certains visiteurs s'abstiennent de fouler les carrés de pelouse et font preuve d'un civisme saisissant, d'autres y organisent des pique-niques et laissent des déchets et des détritus sur place. L'affluence est si importante qu'il devient impossible de canaliser tous le monde. Des marées humaines composées essentiellement d'enfants et d'adolescents sillonnent les allées du jardin, lui conférant des allures de foire. Certains visiteurs n'hésitent pas à s'installer confortablement entre les arbres avec tout ce que cela peut engendrer comme dégradation pour les végétaux. Jusqu'à présent, les agents et les travailleurs du jardin d'Essai arrivent, par le travail qu'ils fournissent, à contrebalancer ces dégradations. Toutefois, à l'allure où vont les choses, il deviendra difficile à l'avenir d'entretenir le jardin et de maintenir un état d'hygiène et de conservation permanent. «Il serait peut-être judicieux de limiter le nombre de visiteurs», suggère un inconditionnel du jardin. Et un autre de surenchérir : «Il est injuste de limiter le nombre de visiteurs, d'autant plus que la majorité viennent des wilayas de l'intérieur et parcourent des centaines de kilomètres.» Les avis divergent et il serait impossible de satisfaire tout le monde. Pour maintenir le jardin dans un état de conservation parfait et constant, il faudrait peut-être recourir à la sensibilisation du public. Les visiteurs doivent être pris en main dès leur entrée dans le jardin. «En plus des panneaux et écriteaux qui indiquent les règles à suivre, il faudrait qu'un personnel soit chargé d'accomplir la tâche de sensibilisation, en rappelant aux visiteurs les règles à ne pas transgresser et la conduite à suivre», propose un visiteur. Cet aspect de la gestion du jardin, qui a trait à la sensibilisation du public, s'avère non seulement indispensable, mais également salvateur pour ce lieu, qui a été, faut-il le rappeler, réhabilité à coups de milliards. Cette merveille, unique en son genre, ne doit plus jamais sombrer dans la décrépitude et la disgrâce, comme ce fut le cas durant une certaine période. Le jardin a été sauvé in extremis de la disparition, grâce aux efforts et au travail fournis par les amoureux de la nature, il doit par voie de conséquence être sauvegardé pour les générations futures.