Les présidents des Conseils pédagogiques nationaux de spécialités (CPNS) se démarquent de la décision prise par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique portant annulation des examens pour les médecins résidents de 2e année en médecine prévus à partir du mois de juin. En réponse au mouvement de grève entamé par les médecins résidents protestant contre la tenue des examens, le ministère de l'Enseignement supérieur n'a pas trouvé mieux que d'annuler simplement les épreuves et de demander de procéder à une évaluation des étudiants basée sur l'appréciation du chef de service et du directeur de stage. Dans un instruction datant du 19 mai adressée aux doyens des facultés de médecine, la direction de la formation doctorale au ministère de l'Enseignement supérieur a signalé que «suite aux doléances des résidents et à la réunion regroupant les doyens et les comités pédagogiques nationaux de spécialité le 18 mai et au vu de la non-disponibilité des carnets de résidents, il est demandé à titre exceptionnel, jusqu'à la révision de l'arrêt 709, à une évaluation basée sur l'appréciation du chef de service ou du directeur de stage et validée par le CPRS sur les anciens carnets». Les présidents des comités pédagogiques présents à cette réunion affirment s'opposer à l'idée d'une annulation des épreuves et des propositions ont été suggérées mais non retenues. «Le rejet de l'annulation est retenu à l'unanimité, mais c'est le contraire qui s'est produit. Il n'a jamais été question d'annuler les examens alors que les dates sont déjà fixées. Effectivement, le problème des carnets de résident a été soulevé et nous avons proposé le report et non pas l'annulation. Nous avons été surpris le lendemain par le fax du ministère adressé aux facultés dans lequel il demande de sursoir à ces examens et de juste procéder une évaluation interne. Ce qui sera plutôt plus pénalisant pour les étudiants. On n'a jamais vu cela», s'indigne un président d'un comité pédagogique, qui qualifie cela d'un «agissement méprisant vis-à-vis des enseignants de la part de leur tutelle». Les présidents des comités pédagogiques de l'Est, de l'Ouest et du Centre ne comptent pas laisser passer cet affront et décident d'interpeller le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaire (Snechu) avec qui une réunion a eu lieu mardi dernier. Suite à cette rencontre, le Snechu saisit le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur en lui faisant part du mécontentement des CPNS et du syndicat et demande le réexamen de ce dossier. «Il n'est pas question de répondre aux menaces de grève en mettant en péril toute une formation», estime le Pr Djidjeli, président du Snechu. Il rappelle que l'organisation de ces examens est fixée par arrêté ministériel signé par le ministre de l'Enseignement supérieur. «Comment peut-on surpasser avec autant de facilité un cadre réglementaire ?» s'interroge-t-il. Par ailleurs, le ministère semble faire marche arrière puisque les Conseils pédagogiques nationaux de spécialités sont invités à une réunion lundi avec le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur.