Un médecin résidente, Kennani Salima, se voit dans l'obligation de refaire son cursus (2 ans de tronc commun en chirurgie générale) en raison du refus du doyen la faculté des sciences médicales de procéder à un changement de spécialité qu'elle réclame pourtant depuis juillet dernier. « J'ai eu un avis favorable de la part du chef de service de chirurgie infantile, spécialité que j'ai choisie après avoir réussi l'examen d'études spécialisées (DEMS) », dit-elle. L'avis favorable accordé par le Dr Belhandouz du service de chirurgie générale du CHU de Sidi Bel Abbès appuie également sa demande de changement de spécialité. Mieux encore, révèle t-elle, l'accord fourni par le président du conseil pédagogique régional de chirurgie, le Pr. Aboubakr, est « largement suffisant » pour procéder au changement de spécialité. « L'administration ne peut, dans ce cas, se substituer au comité pédagogique et ignorer les avis des praticiens et encadreurs de la filière, sachant que ces avis sont conformes à la réglementation », affirme le Dr Kennane. Elle fait d'ailleurs référence à l'arrêté ministériel n° 142 du 29 novembre 89, notamment aux articles 5, 8, 11 et 26 de ce texte toujours en vigueur. « Concernant les spécialités où il existe un tronc commun, un examen est organisé (…) pour les candidats ayant subi avec succès l'évaluation du carnet de résident en vue de leur permettre de choisir leur discipline de spécialité », stipule l'article 26 que le Dr Kennani met en avant pour démonter le bien-fondé de sa démarche. Le professeur Bendessari, responsable du service de poste graduation du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, agrée, lui aussi, la demande du médecin résident. « Tous les avis sont favorables, alors pourquoi ce blocage ? », s'interroge t-elle. Le Dr Boublenza, doyen de la faculté, conteste les arguments de son étudiante. « Les postes sont ouverts sur arrêté du ministre de l'enseignement supérieur », déclare t-il. « Si je donne mon accord, c'est une brèche qu'on va ouvrir », pense t-il. Pour lui, l'arrêté interministériel publié en 2005 et portant ouverture de postes de spécialistes ne prévoit pas l'option chirurgie infantile. « Aucun changement n'est possible sauf dérogation du ministre lui-même. A contrario, elle n'a plus qu'à refaire le tronc commun », tranche t-il. Après ces déclarations, Kennani Salima proteste et porte l'affaire en justice, devant la chambre administrative. « C'est un abus de pouvoir ! », déclare t-elle. Selon des enseignants de la faculté, c'est une situation « désolante » qui toutefois aurait pu être réglé par le conseil scientifique si celui-ci s'était penché sur l'affaire.