La direction générale la Sûreté nationale (DGSN) semble prendre la pleine mesure des vertus de la communication. C'est l'objectif avoué de ce corps de sécurité qui entend mettre le paquet pour soigner son image en décidant d'ouvrir grandes les portes de la communication. Conjugué au récent programme d'équipement à gros budget, cela est assimilé à une véritable mue. Cette politique de communication, dont il faudra cependant attendre de vérifier les résultats sur le terrain, motive déjà la fierté de cette institution d'être la première dans le pays à le faire. Le plan quinquennal élaboré pour cela a connu un début d'application avec la formation de 48 chargés de la communication dans le cadre du programme MEDA et est vulgarisé à travers des rencontres que tient la conseillère à la communication, Mme Malika Alloul qui l'ont menée dans plus d'une vingtaine de wilayas, essentiellement à l'ouest du pays. L'étape du Centre I'a conduite hier dans la ville de Béjaïa où une rencontre a rassemblé presse, officiers de police et autorités militaires dont Ia présence s'est voulue aussi un signe de solidarité après la perte de 7 éléments de la BMPJ dans de récents attentats terroristes dans la wilaya. La nouvelle orientation s'appuie aussi sur la formation de 500 responsables de sûreté. L'échéancier tracé promet l'installation de responsables de la communication au niveau des sûretés de daïra d'ici janvier 2007 et au niveau des sûretés urbaines deux mois plus tard. « Il faut rester en perpétuel contact avec la presse même en dehors des événements », préconise la conférencière. L'objectif ? « Barrer la route à la rumeur qui nous a esquintés », explique-t-elle en reconnaissant que la police a sa part de responsabilité dans cela. D'où cette ouverture sur l'environnement externe et qui, toutefois, reste marquée par le verrouillage de l'information sécuritaire parce que « la police est une institution de l'Etau et doit respecter la politique de celui-ci », s'est contentée de répondre Mme Alloul qui devait expliquer un peu plus tôt que « nous ne pouvons pas gérer les portes fermées ». Le plan quinquennal de communication, qui pourrait adopter cela comme slogan, est pensé aussi pour « faire barrage aux mauvais comportements qui altèrent l'image de la DGSN ». Une réalité que Mme Alloul reconnaît avec cet aveu qu'« il est difficile de changer les mentalités ». La recommandation est faite pour un meilleur accueil du citoyen en même temps qu'il est fait mention, entre autres actions, de mettre la revue interne de la DGSN dans les kiosques. « Si ce programme est suivi, nous éviterons bien des crises », promet la conseillère qui devait procéder à l'installation de deux commissions, l'une de la gestion du moral des policiers et l'autre de l'application des techniques de communication, comme cela a été fait dans les wilayas visitées.