Comme pour encore jeter de l'huile sur le feu, israël poursuit ses agressions meurtrières dans les territoires palestiniens, paralysés depuis une semaine par une grève illimitée de dizaines de milliers de fonctionnaires. Intensifiant ses actions militaires dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée, en l'espace de 72 heures, l'armée israélienne a tué 11 personnes et blessé plus de 40 autres. Dans la nuit de mardi à mercredi, lors d'un premier raid aérien à Rafah, au sud de la bande de Ghaza, deux militants des brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas, ont été tués lorsqu'une roquette air-sol, tirée par un drone, a atteint de plein fouet le véhicule à bord duquel ils circulaient. Deux autres militants du même mouvement, qui étaient dans un autre véhicule, ont été tués la même nuit, dans la même ville, dans un deuxième raid aérien. plus de 30 personnes ont été blessées au cours des deux attaques effectuées dans des secteurs densément peuplées. Mercredi à l'aube, deux autres personnes, dont un jeune adolescent de 16 ans, ont été tués à Khozaâ , à l'est de la ville de Khan Younès, au cours d'une incursion de l'armée israélienne dans ce secteur, situé au sud-est de la bande de Ghaza. Par ailleurs, des forces spéciales israéliennes ont réussi, mercredi, à assassiner un membre du Djihad islamique à Jenine en Cisjordanie occupée. Agé de 24 ans, il a été froidement abattu en tentant de fuir sa maison encerclée. Quatre militants des Brigades des martyrs d'Al Aqsa, la branche armée du Fatah, ont été mortellement atteints, jeudi, au cours d'un accrochage armé avec des forces israéliennes dans le village de Kabatiya, proche de Jenine. Pas moins de 11 autres militants du même groupe ont été blessés au cours des affrontements avec les forces qui ont investi le village. Au moins 230 palestiniens ont été tués et plus de 600 ont été blessés depuis le 28 juin, dans le cadre de la vaste opération militaire « pluies d'été », lancée trois jours après la capture du caporal Gilad Shalit par des résistants palestiniens qui ont réussi à pénétrer dans un poste militaire israélien à la lisière de la bande de Ghaza. Des informations démenties par israël et la résistance palestinienne font état de l'imminence de la libération du caporal israélien contre celle de 900 prisonniers palestiniens, dont près de 400 femmes et enfants . Le cours des événements ne semble pas dissuader le mouvement de protestation des fonctionnaires palestiniens privés de leur salaire durant 6 mois consécutifs, qui ont entamé une grève illimitée depuis une semaine. la grève qui touche plusieurs secteurs, dont celui de l'enseignement et de la santé, a perturbé la rentrée scolaire prévue pour le 2 septembre ainsi que le fonctionnement normal des hôpitaux et des centres médicaux palestiniens. les grévistes affirment que leur protestation est apolitique et qu'elle n'a d'autre but que celui de mettre un terme à la grave détérioration de leur niveau de vie ainsi que celui de leurs familles. Pour mettre un terme à cette grève, les fonctionnaires palestiniens exigent du gouvernement formé par le Hamas, installé le 25 mars dernier, de leurs verser la totalité de leurs salaires. Tous les mouvements politiques dont le Fatah soutiennent fortement les grévistes. Seuls le Hamas et le gouvernement désapprouvent les mesures prises par les fonctionnaires qui, selon eux, visent à faire échouer et tomber le gouvernement, dont certains responsables accusent les grévistes d'appartenir à un courant pro-Israélo-américain, responsable de l'embargo international impose à l'Autorité palestinienne. Cet embargo a privé l'Autorité palestinienne des fonds directs qui lui permettaient, jadis, de payer ses employés. Accusations récusées par les syndicats responsables du mouvement de grève qui affirment n'avoir entamé cette grève qu'après avoir patienté durant plus de 6 mois, sans voir une fin proche de la situation misérable dont souffre directement plus du tiers de la population. Pour eux, quels que soient les motifs, l'incapacité de l'actuel gouvernement de prendre ses responsabilités doivent l'inciter à œuvrer, dans les plus brefs délais, à la formation d'un gouvernement d'union nationale, capable de casser l'embargo et d'assurer une vie descente aux citoyens. Docteur Mhamad Chobaki, chirurgien gréviste à l'hôpital Balsam au nord de la bande de Ghaza nous a déclaré : « nous suivons le mot d'ordre de grève selon la décision de notre syndicat. Nous réclamons nos salaires impayés depuis 6 mois. nous vivons une situation impossible car je me retrouve incapable de subvenir aux besoins essentiels de ma petite famille. Nous avons patienté avec l'espoir de voir les choses s'améliorer, mais cela empire de jour en jour. Nous ne voyons aucun horizon politique qui puisse permettre une sortie de ce tunnel sombre, ce qui m'a poussé ainsi que l'ensemble des cadres médicaux et paramédicaux à nous joindre aux autres fonctionnaires dans ce mouvement de grève. » Oum Aâmr, une femme de 45 ans, ayant 5 enfants, infirmière dans le même hôpital, nous a dit : « Notre vie est devenue insupportable. Mon mari est officier dans la sûreté nationale. lui aussi n'a pas été payé depuis plus de 6 mois, ce qui a fortement perturbé notre vie quotidienne. Nous ne pouvons plus payer les frais d'études à nos trois enfants qui vont à l'université. Dans les territoires, les universités sont payantes car elles sont privées. Nous avons dû diminuer nos dépenses au minimum pour acquérir les produits essentiels à notre survie, comme la nourriture. pour ce faire, j'ai été contrainte de vendre des bijoux que je gardais précieusement depuis plus de 25 ans, offerts par mon mari à l'occasion de notre mariage. cela suffit. au gouvernement de trouver une issue. » Ainsi, la vie se dégrade de jour en jour dans les territoires palestiniens. Les hommes politiques n'arrivent toujours pas à se mettre au même diapason et parler le même langage. De son côté, israël ne lâche pas d'un iota ses pressions multiples. Il en résulte chaque jour plus de larmes, de douleurs, de pauvreté, de misère et surtout d'imprévus.