Le Festival de la création féminine est certes de retour, mais avec toutefois un changement de lieu et un nombre plus élevé d'exposantes. En effet, si les précédentes éditions se sont déroulées au Bastion 23, cette présente édition devrait se dérouler au niveau du spacieux palais de la Culture de Kouba. Comme le veut la tradition, une conférence de presse a été animée, hier, à la bibliothèque du palais par la commissaire du festival, Mme Hamida Agsous, accompagnée de quelques membres du commissariat. L'oratrice a indiqué que l'objectif d'une telle manifestation d'envergure est de mettre en valeur toutes les productions artistiques féminines. Cependant, cette édition de 2015 mettra en valeur le patrimoine immatériel de la ville des Ponts à travers la contribution de 35 femmes constantinoises, excellant dans la broderie, la couture, les bijoux, la pâtisserie, la dinanderie, la distillation de roses et de fleurs, les arts plastiques, la littérature, ou encore dans la musique. «Nous avons voulu, dit-elle, apporter notre contribution à la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015, mais nous ne sommes pas sous l'égide de cet événement. Nous avons voulu cette année mettre en lumière Constantine, mais nous souhaitons faire d'autres haltes au niveau d'autres villes dans les prochaines éditions». Ainsi, durant une semaine, une moyenne de quatre-vingts artistes et artisanes viendront décliner leur savoir-faire devant un public des plus connaisseurs. Des prix seront remis aux trois premiers lauréates. Le programme concocté par les organisateurs se distingue par une série d'expositions, de rencontres, d'animations, d'ateliers d'initiation et d'hommages. Une première exposition sera consacrée à dix-huit artistes peintres et plasticiennes constantinoises. La deuxième exposition, quant à elle, dévoilera le talent de quinze artistes constantinoises passionnées d'art pluriel. Mme Hamida Agsous a précisé en outre que cette sixième édition mettra à l'honneur l'ensemble des lauréates ayant participé aux cinq précédentes éditions. Au nombre de 30, elles viendront dévoiler à travers une exposition qui leur sera consacrée leurs nouvelles collections. «Ces créatrices ont eu, grâce au Festival, l'occasion d'échanger leurs idées, leurs trouvailles, leurs techniques et souvent, au bout du compte, de créer ensemble des œuvres uniques, inédites, nées du croisement de la soie et du bijou, de la poterie et du corail, ou encore de l'étoffe et de la matière végétale…. Car c'est cela aussi le festival : un espace de rencontres et d'échanges pour que les femmes artistes se connaissent et se nourrissent mutuellement de leur créativité», précise la commissaire. Au volet des conférences et des tables rondes, on retiendra la rencontre du 7 juin à 15h30 qui portera sur «Le costume traditionnel constantinois : histoire et évolulution», animée respectivement par Ouarda Bensegueni, Farida Benhmahmoud, Cherifa Tayenne, Aziza Amamra et Nacéra Azzoug. Deux autres conférences sont attendues le 9 juin à 15h30 sur «L'art de la distillation d'eau de fleurs», par la bibliothécaire du palais de la Culture de Kouba, Ouarda Benseguen, et le 10 juin sur «Musiques citadines de Constantine. L'interface féminine», par le docteur et sociologue Madjid Merdaci. Dans la catégorie des hommages, à l'occasion de la Journée internationale de l'artiste, célébrée chaque 8 juin, le festival rendra hommage à deux grandes dames constantinoises, à savoir la chanteuse Thouraya, et la femme de lettres et artiste peintre Leïla Baghli. De même qu'un défilé de mode sera organisé le jour de la clôture. Ce défilé se distinguera par un cachet particulier, dans la mesure où les trois villes — Alger, Tlemcen et Constantine — ayant participé à la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe, mettront en exergue les costumes traditionnels de leurs régions respectives. Il est à noter enfin que le dernier jour du festival les artisanes pourront vendre leurs produits… mais à des prix raisonnables.