La rentrée scolaire de cette année n'est pas une totale satisfaction pour tous les élèves et leurs parents dans la wilaya de Tizi Ouzou. Même si sur le plan pédagogique, les conditions semblent réunies pour une reprise des cours sans friction, une grande partie des 250 030 élèves aura à rejoindre les bancs de l'école aujourd'hui avec difficulté. Dans les zones rurales, le problème du transport scolaire se pose à nouveau, puisque aucune amélioration significative n'a été constatée par rapport à l'année dernière, sachant que les communes déshéritées n'ont pas eu les moyens adéquats pour renforcer ou renouveler leurs flottes destinées au transport des populations scolarisées. A ce titre, la commune de Bounouh, à près de 60 km au sud du chef-lieu de wilaya, illustre la situation précaire dans laquelle évoluent des milliers d'élèves. Avec six écoles primaires et un collège (CEM), cette localité de 23 villages, que peuplent 14 000 habitants, accuse un manque flagrant en matière d'infrastructures scolaires. Les lycéens, quant à eux, sont scolarisés à Boghni, puisque leur commune n'est pas dotée d'un lycée. Dans un tel climat, la scolarité de ces milliers d'élèves est loin de se faire dans la sérénité. Pour le transport scolaire, la commune possède trois minibus, un bus et un camion aménagé, ce qui ne permet pas de satisfaire les besoins de tous les villages. « Les moyens de la commune arrivent à peine à assurer le transport des lycéens vers Boghni », a déclaré le P/APC, M. Makhlouf. Pour les élèves du primaire venant des villages dépourvus d'écoles, la commune fait recours à la location de fourgons de transport privé à raison de 1200 dinars pour deux voyages par jour. Mais « ce procédé n'est pas la solution idéale eu égard aux maigres ressources financières de la commune », estime le maire. En tout cas, les élus de Bounouh reconnaissent que le transport scolaire ne couvre que 50% des besoins, et l'autre moitié des élèves ne peut compter que sur ses propres moyens. Cette situation ne manque pas, en revanche, de susciter le courroux des parents d'élèves, notamment ceux ayant des revenus précaires. « Les parents nous interpellent assez souvent sur le problème de transport scolaire », dira un membre de l'APC, avant d'ajouter : « L'APC a formulé une demande pour un lycée, mais malheureusement, elle a été rejetée par la direction de l'éducation. Nous ne pouvons plus compter sur le lycée de Boghni qui est surchargé avec un effectif qui dépasse les 2000 élèves. » Des constats similaires ont été établis dans de nombreuses autres communes de la wilaya, où les parents d'élèves déboursent jusqu'à 100 DA quotidiennement pour le transport de leurs enfants. Du côté des autorités, aucune mesure concrète n'est prévue dans le programme de cette année concernant le transport. Le plan d'action que la direction de l'éducation a présenté la semaine dernière devant le conseil de wilaya se limite à cette phrase laconique : « Un planning vient d'être établi dans le but de prendre en charge le transport scolaire à travers toute la wilaya en coordination avec la direction des transports. »