C'est en janvier 2013 que l'actuel directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, a démissionné de son poste de secrétaire général du RND. Ahmed Ouyahia se replace. Après son retour dans le sérail en tant que ministre d'Etat, directeur de cabinet du président Bouteflika, il signera aujourd'hui son retour officiel aux commandes du RND. Il sera plébiscité par la majorité des membres dirigeants du parti, et ce, lors de la session ordinaire du conseil national du RND qui se tiendra aujourd'hui à la mutuelle de Zéralda. Les travaux de cette réunion seront consacrés à l'annonce de la vacance du poste de secrétaire général lors d'une séance qui sera présidée par le plus âgé et le plus jeune des 362 membres du conseil national. Il est prévu, dès l'ouverture de la séance, la lecture d'une motion de soutien appelant au retour de l'ancien secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, seul candidat à ce poste jusqu'à présent. Après approbation par le conseil, Ouyahia sera désigné secrétaire général intérimaire, en attendant la tenue d'un congrès extraordinaire prévu, selon le statut du parti, en septembre ou octobre prochains. Une «éclipse» de courte durée Finalement, la traversée du désert d'Ouyahia a été de courte durée. En effet, c'est en janvier 2013 que, l'actuel directeur de cabinet à la Présidence, qui avait entre les mains les commandes du RND depuis 1999, annonçait, dans une lettre adressée aux membres du conseil national et par la même les militants, son retrait de la direction. Il avait justifié sa démission par la préservation de l'unité et de la stabilité du parti. Ouyahia faisait alors l'objet d'une campagne de contestation animée par Tayeb Zitouni, Nouria Hafsi, Yahia Guidoum… L'homme des «sales besognes» n'aime pas se donner en spectacle, il quitte le navire et est remplacé par le président du Sénat, présenté à l'époque comme l'homme du consensus, le sage et le seul capable de sauver et de remettre le RND sur les rails. Mais, ironie du sort, deux ans plus tard, le même scénario se reproduit. En mai 2015, Abdelkader Bensalah, le deuxième personnage de l'Etat par son poste de président du Conseil de la nation, démissionne de son poste de secrétaire général du RND suivant le même mode opératoire et en employant presque le même vocabulaire que son prédécesseur. Bensalah quitte la direction du RND mais reste militant au service du parti et du pays. Dans sa lettre adressée aux militants, Bensalah a indiqué n'avoir jamais demandé ni cherché à devenir secrétaire général du RND, tout en assurant avoir mis toute son énergie et son savoir au profit du parti durant les deux années où il a eu à le diriger : «Après avoir pris soin d'analyser la situation du parti, sur la base de mes nombreuses rencontres avec les cadres du parti à tous les niveaux de responsabilité, au gouvernement comme au Parlement, j'ai décidé de quitter ma fonction de secrétaire général afin de préserver l'unité et la stabilité du parti.» Et d'insister sur le fait que «les intérêts du parti passent avant ceux de personnes et les intérêts du pays passent avant tout le reste». Ahmed Ouyahia revient donc au RND par la grande porte. Pendant ces deux années de règne de Bensalah, l'ombre d'Ouyahia était présente durant les activités du parti. Mieux, en décembre 2013, au quatrième congrès, à la simple évocation du nom d'Ouyahia qui n'était pas présent physiquement, la salle vibrait sous les applaudissements. Les fidèles et proches d'Ouyahia n'ont pas baissé les bras et ont fini par avoir la «tête» de Bensalah…