Avec son capital forestier d'une rare beauté, Yakourène (40 km à l'est de Tizi Ouzou), constituait jadis une région très prisée par les estivants tant nationaux qu'étrangers. Elle doit son attirance touristique à sa forêt de chênes zen, de chênes verts et de châtaigniers dont les cimes se fondent dans un décor de rêve, constituant une alternative pour ceux que la plage n'attire pas. La forêt de Yakourène constituait l'une des premières destinations pour les séjours en montagne en Kabylie où l'on pouvait prendre, au plus chaud de l'été, de l'air frais à souhait ou s'adonner à un tourisme d'acclimatation, profiter de toutes les formes de loisirs notamment la randonnée et autres activités sportives de montagne au milieu des chants intermittents d'oiseaux. Pour compléter tout ce paysage idyllique de détente, un hôtel touristique construit au milieu de cette forêt, même s'il n'était pas toujours à la portée des vacanciers nationaux, attirait quelques touristes habitués des séjours dans cette région de Kabylie. Dénommé « station climatique de Yakourène », l'hôtel Tamgout est la seule infrastructure touristique existant dans la localité. Ce massif forestier destiné à être un haut lieu de tourisme, n'a cessé, depuis quelques années, de dépérir. Les graves atteintes à l'environnement et l'absence de tout plan d'aménagement font que cet endroit autrefois très prisé par les visiteurs ne connait pas l'essor touristique attendu. Seuls les marchands de poteries attirent des familles en fin de journée et durant les week-ends. La «Fontaine Fraîche», avec son eau reconnue pour ses multiples vertus, constitue également la grande attraction pour des centaines de visiteurs par jour. Avec le retour progressif de la sécurité, des familles de divers horizons fréquentent ce secteur forestier. Les files de voitures ont de plus en plus de mal à trouver une place à proximité du site où est improvisé un parc sommaire à la lisière de la forêt. Les visiteurs et les simples usagers de la route en quête de produits artisanaux en profitent pour en acquérir chez les nombreux revendeurs de poterie, installés à perte de vue, au bord de la RN12. Depuis des années, des cris fusent pour suggérer aux autorités d'investir dans le tourisme de montagne pour restituer à cet endroit sa véritable place de site touristique, d'autant plus qu'il n'attend qu'un léger coup de pouce. Cela passe inévitablement par une politique réfléchie de gestion et de sauvegarde de ce patrimoine qui gagnerait à bénéficier d'un statut de parc national protégé. Malheureusement, ce n'est pas le cas puisqu'il subit progressivement de très graves préjudices que seules les associations de protection de l'environnement, dont les appels n'obtiennent aucun écho, ne cessent de dénoncer et d'appeler à mettre un terme à cette atteinte à l'écosystème. Hélas, tout est allé si vite que même les élus qui avaient pourtant fait de la protection de l'environnement leur principal projet de campagne électorale, ont enfoncé le clou en installant une décharge incontrôlée en pleine forêt et livrée à une anarchie indescriptible. Pire encore, puisque la route, entre Azazga et Yakourène, est parsemée de tas d'ordures et de gravats. Les conséquences ont vite fait leur apparition. En effet, les colonies de singes magots qui proliféraient dans ce secteur ont commencé à se raréfier. Le rétrécissement de leur habitat naturel, la pollution de l'environnement ont eu vite raison de ces macaques.Quant à l'hôtel, il se suffit à recevoir quelques clubs de football pour leurs stages d'intersaison ou des épisodiques journées médicales qui lui permettent encore de survivre à la crise.