Touristes ou pas, des gens viennent de partout et par milliers durant les vacances d��t� prendre une r�serve d�oxyg�ne dans ces lieux idylliques g�ographiquement situ�s � Yakouren, mais administrativement d�pendant d�Azazga, la Fontaine-fra�che, dite �Thala Touizi� am�nag�e en 2000 par les commer�ants d�Azazga sur la RN 12 constitue, en effet, une halte obligatoire pour les passants qui ne peuvent pas s�emp�cher de se rafra�chir de son eau connue et reconnue pour ses multiples vertus. Constamment envahi par l�ombre des gigantesques ch�nes zen et des ch�nes verts dont les cimes se confondent avec le ciel dans un d�cor de r�ve, l�endroit constitue une alternative � la plage. Les familles sont d�ailleurs de plus en plus nombreuses � le fr�quenter appareil photo en main. Les files de voitures immatricul�es dans les diff�rentes wilayas du pays ont de plus en plus de mal � stationner � proximit� du site o� un parc sommaire a �t� grignot� � la for�t. Les touristes en mal de produits artisanaux en profitent pour acqu�rir ce dont ils ont besoin dans les nombreux magasins de poterie en plein air install�s sur des dizaines de m�tres de part et d�autre de la chauss�e � c�t� des gargotes et caf�s sommaires, aliment�s en �lectricit� par des groupes �lectrog�nes. Un site touristique � promouvoir De tous temps, les �mes bien pensantes ont sugg�r� aux autorit�s d�investir pour restituer � cet endroit dont la magie n�a d��gale que la beaut� de sa for�t, sa place de site touristique comptant parmi les meilleurs d�Alg�rie. Ce n�est d�ailleurs pas par hasard que les colons l�appelaient �La Suisse africaine�. Cela passe irr�m�diablement par une politique de gestion et de sauvegarde de ce patrimoine, qui gagnerait � b�n�ficier d�un statut de parc national prot�g� car il subit d�ann�e en ann�e de tr�s graves d�gradations que les quelques associations locales de protection de l�environnement sont les seules � condamner. Depuis Azazga jusqu�� Yakouren, la route est parsem�e de tas de d�charges sauvages dont les ordures p�n�trent progressivement jusqu�au c�ur de la for�t. Une situation aggrav�e par les pique-niqueurs du dimanche qui abandonnent sur place les restes du repas, et, fait grave les pots de yaourt et de glace ou leurs cannettes de bi�re. L�h�tel Tamgout, appel� pompeusement station climatique de Yakouren, est la seule infrastructure touristique existant dans les parages. N�cessitant lui aussi de gros moyens pour se mettre � niveau des grands �tablissements touristiques, il survit en partie gr�ce aux clubs de football qui le ciblent pour leurs stages d�intersaison. La for�t, quant � elle, subit la loi de la tron�onneuse. Le bois ainsi que le li�ge, sont vol�s en quantit� industrielle, se plaignent les habitants qui s�insurgent contre le fait que la r�gion soit d�pourvue de gaz de ville, ce qui aurait diminu� de l�ampleur de la d�forestation. De fac�tieux singes � port�e de vue Ce qui attire aussi les milliers de vacanciers et touristes en p�riode chaude ce sont aussi les nombreuses colonies de singes magots qui prolif�rent dans cette for�t en d�pit de la menace d�extinction qui p�se sur eux. Leurs voltiges et fac�ties font la joie des enfants. Les prendre en photo dans des postures insolites en augmentent la joie. Est-ce la r�duction de leur habitat naturel et le r�tr�cissement de leurs zones de p�turage qui les conduisent � venir prendre sur la main de l�homme pain et sucreries ? Dans la for�t de Yakouren, ces charmants macaques sont si pr�s de l�homme qui le leur rend si bien en d�pit du danger d�accoutumance que leur geste risque, selon des sp�cialistes, d�installer. Les m�saventures sont heureusement rarissimes. Ici, les gens ne recourent pas aux m�thodes d�exploitation de ce mammif�re comme les photographies avec un singe captur� dans les bras du touriste ce qui contribue au massacre de l�esp�ce. Des singes �militants� Rien n�est plus vrai dans ce hasard g�ographique o� cet insolite habitant s�est forg� une r�putation de r�volutionnaire. A en croire l�authentique t�moignage d�un moudjahid de la localit�, les singes magots de Yakouren dont la population qui vit uniquement au Maroc, en Alg�rie et � Gibraltar est estim�e � seulement 14 000 individus, ont jou� un r�le politique et r�volutionnaire dans cette for�t. Selon lui, ces singes vaquaient normalement � leurs occupations � la vue et au passage de siens. Ce qui n��tait pas de nature � alerter les soldats fran�ais. Mais � l�approche des patrouilles fran�aises, ils cr�aient un boucan d�enfer �pour nous avertir de leur pr�sence et de leur progression�, affirme le moudjahid. Un man�ge qu�avaient fini de comprendre les troupes coloniales qui, irrit�es, finissaient par leur tirer dessus par repr�sailles. Pour leur part, soulignait notre interlocuteur, les moudjahidine trouvaient salvateur ce comportement qu�ils expliquaient par la nature de l�exemplarit� de leur conduite � leur �gard. Un comportement qui rappelle �trangement celui d�une quarantaine de leurs cong�n�res qui ont jou� un r�le important dans l�histoire politique de l�Angleterre li� � une l�gende qui a pr�dit le d�part des Anglais du rocher de Gibraltar s�ils venaient � �tre extermin�s. Couples ill�gitimes s�abstenir Les riverains tiennent � leur for�t comme � la prunelle de leurs yeux, ils sont conscients des potentialit�s que ce patrimoine offrirait en mati�re de tourisme � la r�gion avec toutes les retomb�es �conomiques que cela impliquerait le jour o� les pouvoirs publics s�en rendront � l��vidence, avec leurs petits moyens ils essayent de la pr�munir contre les agressions dont elle est victime. Pas seulement d�ordre environnemental, il fut un temps o� la for�t servait de lieu de rendez-vous aux couples ill�gitimes venant des quatre coins de la r�gion. Leurs �bats amoureux d�bordaient jusque dans les itin�raires champ�tres. De guerre lasse, la population leur fit la chasse apr�s les avoir avertis � travers des panneaux sommaires clou�s � m�me les troncs d�arbre. Un avertissement qui ne concerne en rien les couples l�gitimes et les familles qui viennent se ressourcer en toute qui�tude dans cette mythique for�t devant la beaut� de laquelle on tombe en extase.