L'idée d'intégrer des enfants souffrant d'autisme léger dans les établissements scolaires à partir de la rentrée prochaine est salutaire à plus d'un titre, dans la mesure où les parents d'enfants souffrant de ce trouble du comportement étaient souvent désemparés, à défaut d'espaces éducatifs spécifiques. L'annonce de la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme relative au projet de création de classes spéciales pour autistes dans les établissements scolaires a non seulement été bien perçue, mais a également donné de l'espoir aux parents d'enfants autistes, d'autant que le nombre de ces malades est estimé en Algérie à 150 000 cas. A ce titre, les experts estiment que plus le diagnostic est établi précocement, plus vite l'enfant concerné peut bénéficier d'un suivi susceptible d'atténuer son mal et favoriser son insertion dans la société. D'où l'importance du projet de scolarisation des autistes, à condition de doter les établissements d'un encadrement spécialisé qualifié. Pour d'aucuns, ce projet pourrait aussi faire le bonheur des enfants atteints d'autres maladies comme, par exemple, la trisomie 21. Une anomalie chromosomique congénitale, considérée comme l'une des maladies génétiques les plus communes, et dont les enfants qui en sont atteints n'ont pas toujours la chance de bénéficier d'une bonne prise en charge. Partant, le projet d'intégrer des autistes légers dans les établissements scolaires pourrait être élargi aux trisomiques. Une éventualité qui serait fort bien accueillie par les associations œuvrant au profit de cette catégorie d'enfants en mal, parfois, d'encadrement. «Ce serait une véritable évolution. Il faudrait néanmoins doter ces classes de matériel pédagogique et de personnel qualifié, notamment des psychologues et des orthophonistes», nous a affirmé Farida Aberkane, présidente de l'association Amel pour la lutte contre la trisomie 21. Cette association prend en charge, actuellement, 31 enfants trisomiques répartis en trois classes, au niveau de l'école Ibn Rochd de la commune du Khroub, grâce à un bon encadrement et du matériel pédagogique leur permettant d'assimiler l'enseignement de l'arabe et du français qui leur est dispensé. Cela dit, outre le fait de saluer l'initiative de créer des classes spéciales pour les autistes, la présidente de l'association Amel préconise de «mettre très tôt les enfants trisomiques sur rails, à la crèche ou à l'école, pour qu'ils puissent être progressivement accompagnés et intégrés en vue d'une bonne insertion scolaire et sociale».