Montréal (Canada) De notre correspondant On a une réalité démographique au Québec implacable : la population active diminue depuis 2013-2014. Soit on se met à faire plus d'enfants nous-mêmes, soit on fait venir des gens d'ailleurs. Les choses étant ce qu'elles sont, on va continuer à attirer plus d'immigrants.» C'est ce qu'a déclaré le Premier ministre de la province canadienne du Québec, Philippe Couillard, le week-end dernier en marge d'une réunion du congrès de sa formation politique, le Parti libéral qui est au pouvoir depuis une année. La catégorie «immigration économique» continuera à être privilégiée. Il n'a toutefois pas précisé la proportion de cette hausse. Elle devrait «être accompagnée par une bonne stratégie d'intégration à l'emploi», selon lui. «En 2013, au Québec, le taux de chômage chez les nouveaux arrivants était de 11,6%, soit quatre points de plus que dans la population en général. Pourtant, la majorité d'entre eux sont scolarisés : 57% comptent au moins 14 années d'études» d'après la presse canadienne. Selon le média Radio Canada, «chaque année, entre 50 000 et 55 000 étrangers (51 959 en 2013) s'installent au Québec. L'Afrique, au premier chef le Maghreb, constitue le principal bassin de recrutement. De 2009 à 2013, un immigrant sur cinq (21%) provenait d'Algérie ou du Maroc. En une décennie, de 2001 à 2011, la proportion d'immigrants est passée de 9,9% à 12,6%». Près de 100 000 Algériens vivent au Canada. La majorité vit dans la grande région de Montréal. Par ailleurs, depuis avril dernier et pour protéger les potentiels immigrants, le gouvernement provincial a durci la réglementation régissant les consultants en immigration. «Le nouveau règlement est plus efficace pour enrayer les mauvaises pratiques améliorant ainsi la protection des candidates et des candidats à l'immigration qui ont choisi le Québec pour s'établir», a déclaré la ministre de l'Immigration, Kathleen Weil. Concrètement, et entre autres mesures, «un consultant ne devra pas avoir commis d'infraction pendant les cinq années précédant sa demande de reconnaissance, au lieu de trois comme précédemment». Les nouvelles règles «permettront aussi de prendre en compte les infractions commises à l'étranger ayant un lien avec les activités de consultant en immigration». Pour accroître les possibilités de contrôle a posteriori, les consultants en immigration «devront, par exemple, conserver pendant cinq ans les documents relatifs à leur demande de reconnaissance, aux contrats de service et aux demandes d'immigration».