La faculté des sciences de l'université M'hamed Bougara de Boumerdès a connu hier un fait inédit. Une rixe a éclaté entre des étudiants qui veulent le report des examens et ceux qui sont pour le maintien. Le pire a été évité de justesse hier à la faculté des sciences de l'université M'hamed Bougara de Boumerdès. Une bagarre a éclaté entre des étudiants réclamant le report des examens et d'autres qui revendiquent leur maintien. La dispute a dégénéré en jets de pierres, bousculades et échange d'insanités. Certains avaient même exhibé des couteaux et tenté de s'en prendre aux «ennemis du jour». Fort heureusement, aucun blessé n'a été signalé. Ces incidents ont éclaté après la fermeture du portail de la faculté par des étudiants qui se sont opposés farouchement à la tenue des examens durant ce mois de Ramadhan. «Il n'y aura pas d'examen. Les conditions ne sont pas favorables, surtout pour ceux qui logent dans les résidences universitaires», explique un étudiant gréviste qui a bloqué l'accès à la faculté des sciences avec ses compères. Cependant, ce mouvement n'a pas été du goût de nombreux étudiants qui voulaient passer leurs examens coûte que coûte. «Ces protestataires ne représentent qu'eux-mêmes, mais ils veulent imposer leur loi à l'ensemble des étudiants. Nous avons des examens à passer. L'administration doit trouver des solutions avant que la situation empire davantage. D'ailleurs, même les examens de 1er semestre sont reportés à septembre prochain à cause des grèves du début de l'année», dira un étudiant. Dès les premières escarmouches, plusieurs policiers ont été dépêchés sur les lieux. La situation reste toujours tendue entre les deux parties. Chacun des deux camps promet des ripostes musclées à l'autre en cas de faux geste. Paradoxalement, ces échauffourées interviennent trois jours après la clôture «avant l'heure» de l'année universitaire. Il est à noter que ce n'est pas la première fois que de tels incidents se produisent à la faculté. Le début de l'année universitaire avait été émaillé de grèves, parfois pour des raisons banales et injustifiées. Ces mouvements de protestation répétés sont l'œuvre de groupes d'étudiants recalés et proches des organisations estudiantines, mais ils n'ont jamais fait réagir l'administration. En mars dernier, plus d'une soixantaine d'enseignants de la même faculté, affiliés au CNES, se sont insurgés contre la fermeture du portail de la faculté. Les enseignants avaient même observé un sit-in devant le rectorat, suivi d'une marche vers le siège de la wilaya. Des mois sont passés et la situation ne fait que pourrir davantage sans qu'aucun responsable daigne y mettre le holà.